The Irrationals: un quatuor latuquois prêt à se dévoiler
CULTURE. Après des années à jouer ensemble pour le plaisir, les membres de The Irrationals prennent un virage plus structuré. Ce quatuor de La Tuque, composé de Michael Martineau (voix et guitare), Érik Bednarchuk (basse), Philippe Boulianne (batterie) et Julien Latendresse (guitare), façonne son identité musicale entre post-punk et indie rock, avec des compositions originales et une énergie brute.
Depuis près de huit ans, Michael Martineau, Érik Bednarchuk et Philippe Boulianne partagent une passion commune pour la musique. D’abord influencés par le punk et le hardcore, ils ont évolué vers un son plus personnel avec l’arrivée de Julien Latendresse.
« Ça fait un bout qu’on joue de la musique ensemble, pratiquement huit ans… Au départ, on s’amusait, on le faisait juste pour le plaisir…Lorsque Julien est venu se greffer au groupe, c’est là qu’on a commencé à plus écrire nos propres chansons, trouver notre propre style, puis s’amuser là-dedans. Depuis deux ans, ça ressemble à ça. On s’amuse toujours, mais on est plus sérieux dans notre démarche », explique Michael Martineau. Ce n’est que récemment que le groupe s’est décidé à sortir de l’ombre et à présenter officiellement ses compositions.
Leur premier spectacle a eu lieu lors de la soirée des passionnées du Forum Réseau Centre tenue au Complexe Félix-Leclerc devant des diffuseurs. « C’était vraiment notre tout début. Je pense que les personnes qui ne nous avaient jamais entendus ont été surpris de ce qu’on était capable de rendre. Tout ce qu’on a joué, c’étaient nos compositions », explique Michael Martineau. L’événement a marqué une étape importante pour le groupe, qui souhaite maintenant enregistrer ses morceaux de manière professionnelle et les rendre accessibles au public.
The Irrationals s’autoproduisent en mode semi-professionnel, mais l’enregistrement de leurs cinq premières chansons est une priorité. « C’est beau faire des spectacles, mais si les personnes ne peuvent pas revenir chez elles et les écouter ensuite, on n’est pas plus avancé », souligne M. Martineau.
« Dans le fond, on est presque prêts pour procéder à l’enregistrement. Mais avant de penser à faire d’autres spectacles, on veut être vraiment 100% prêts dans toutes les sphères. Autant l’album, le démo, autant notre présence sur les réseaux sociaux et les plateformes de streaming », ajoute Philippe Boulianne. Une fois cette étape franchie, le groupe espère multiplier les concerts.
Si certains membres ont étudié en musique, d’autres ont développé leur talent par passion. « Il y a juste moi et Alexis (Gervais-Doyon), notre nouveau membre, qui avons étudié en musique. Les autres ont appris autrement, mais on est tous des musiciens de longue date », précise M. Martineau. Alexis Gervais-Doyon, qui a rejoint le groupe récemment, apporte une nouvelle dimension avec ses compétences en guitare, clavier et trompette.
Le son de The Irrationals se situe entre plusieurs influences. « C’est dur à mettre le doigt exactement dessus. On tourne autour de l’indie rock, avec un côté post-punk et même parfois pop, sans l’être complètement. Je pense que c’est un savant mélange de tout ce qu’on aime musicalement, tous et chacun », décrit M. Boulianne. Les paroles, elles, s’inspirent de réflexions sur la vie quotidienne, bien au-delà de leur réalité locale.
« Ce n’est pas propre à La Tuque, mais plus large. Nos textes abordent la remise en question, des histoires du quotidien… C’est un peu la midlife crisis. Par exemple, on a une chanson qui s’appelle « Boys », inspirée d’un message à mon fils », ajoute M. Martineau.
Pour l’instant, The Irrationals évoluent de manière indépendante. Un choix assumé, mais qui pourrait évoluer. « On est ouverts à toute opportunité, mais on ne commencera pas à faire de la musique qu’on n’a pas le goût de faire », affirme M. Martineau. Son collègue Boulianne renchérit: « On veut d’abord et avant tout conserver nos fondations et nos valeurs. On est à l’écoute, mais on veut se respecter en tant que groupe. »
Malgré leurs débuts officiels récents, les membres du groupe ne se considèrent pas comme des débutants. « On est des late bloomers, mais il n’est jamais trop tard pour vivre ce rêve-là », estime M. Martineau. À plus de 35 ans, ils abordent cette aventure avec une maturité nouvelle et les moyens nécessaires pour concrétiser leurs ambitions.
S’ils restent humbles quant à leur parcours, ils souhaitent faire rayonner leur musique et, plus largement, mettre en lumière le potentiel des artistes issus de petites communautés. « Des fois, on entend encore c’est juste les petits gars de La Tuque. Mais le monde de La Tuque peut faire de grandes choses », insiste Martineau.
En attendant la sortie de leurs morceaux, les membres de The Irrationals peaufine leurs enregistrements et préparent la suite. Pour ceux qui les ont déjà découverts comme pour les nouveaux auditeurs, le groupe prévient: « Vous n’avez encore rien vu! »