Pour garder contact avec ses racines

L’artiste Atikamekw Eruoma Awashish présentera son exposition Reliques et Passages à la Maison Amérindienne à Mont St-Hilaire. Native d’Obedjiwan, Eruoma, par son art, garde contact avec ses racines.

Cette exposition, elle l’a promenée de Mashteuiatsh à Wendake en passant par Odanak. Dans son périple, l’exposition s’est modifiée en fonction du temps et des lieux, des ventes de certaines œuvres et de l’ajout d’autres. «Il n’y a pas que des tableaux, il y a aussi des installations et tout cela a évolué», explique-t-elle.

Dans certaines de ces œuvres, on voit un lien très fort avec les symboles religieux. «En me réappropriant les symboles religieux, je viens briser la relation de dominance de l’église sur les peuples autochtones. J’essaie d’épurer les symboles religieux pour n’en conserver que l’essence spirituelle», précise-t-elle. «J’étais au Symposium international d’art contemporain de Baie St-Paul cet été et j’ai eu un contact direct avec les gens. J’avais peur que certains ne comprennent pas ma démarche, mais personne n’a été insulté, tout le monde a compris», confirme-t-elle. «Je crois en Jésus-Christ. Son histoire me fait penser à nos légendes amérindiennes. Elle contient beaucoup de métaphores. Il a un rapport avec la souffrance et le rituel que je retrouve dans notre culture».

Dans son atelier de Roberval où elle vient tout juste de s’installer, la jeune artiste appelle l’inspiration pour travailler sur ses créations. «Je n’ai pas toujours le contrôle. Je travaille tous les jours, mais certaines journées sont meilleures que d’autres. Quand j’ai trouvé mon inspiration, je ne peux plus m’arrêter», ajoute-t-elle.

Née d’un père Atikamekw et d’une mère Québécoise, Eruoma a cette sensibilité qui lui a fait conserver traditionnel et modernisme. Ses œuvres témoignent de cette dualité reçue comme un cadeau. Elles créent un lien entre le passé et le présent. «Je fais de mon mieux pour partager mon héritage culturel et sensibiliser les gens à la réalité des Premières Nations».

Awa Rebel

Pour promouvoir sa culture et afin de vivre de son art, Eruoma Awashish est à mettre sur pied Awa Rebel. «Les revenus que me procureront les ventes d’Awa Rebel me permettront d’être plus indépendante, de ne plus courir toujours après des subventions ou des programmes pour financer mes créations artistiques», confie-t-elle.

Elle est à finaliser son plan d’affaires et souhaite être prête cet été pour prendre la route des pow-wow avec son matériel. Elle offrira des t-shirts sur lesquels seront reproduites certaines de ses œuvres, mais aussi des messages engagés parfois humoristiques, toujours en lien direct avec ses œuvres. Avec le temps, si tout va bien, s’ajouteront d’autres produits comme des sacs, des étuis, etc. «J’ai plein d’idées. Je ne veux pas rejoindre qu’une clientèle autochtone. J’aurai un site web où les gens pourront acheter en ligne mes produits. Je veux promouvoir la culture, les traditions et aussi faire réfléchir et je veux le faire dans la modernité» conclut celle aspire à être reconnue internationalement.