Les bûcherons au cœur de l’éducation

LA TUQUE.  L’exposition de la Société historique de La Tuque « De la forêt à la rivière » se poursuit jusqu’au 30 avril prochain à la salle Carole-Guérin du Complexe culturel Félix-Leclerc. En voyant la qualité et les informations sur le développement de La Tuque et de la région, l’enseignante en histoire à l’école secondaire Champagnat Isabelle Lachance a perçu le potentiel de cette exposition, si bien que la matière a été intégrée dans les cours d’histoire pour les groupes de secondaire 3 et 4.

Trop souvent, les enseignants doivent montrer la matière en ne sortant pas du cadre, surtout avec un examen ministériel en Histoire pour les secondaires 4 à la fin de l’année scolaire.

« Quand j’ai vu ce que le président de la Société historique Denis Adams allait présenter dans l’exposition, c’était clair pour moi que je devais venir visiter l’exposition avec tous les groupes en histoire. Pour les secondaires 3, on voit le début de l’industrie forestière lorsqu’on aborde le régime britannique. En secondaire 4, on voit vraiment le développement de l’industrie forestière jusque dans les années 1930, mais du Québec. Jamais avec toutes les données locales et régionales qu’on peut connaître avec l’exposition de la Société historique. Les jeunes devaient voir d’où part notre ville, comment étaient les conditions de travail… Dans le fond, c’est l’histoire de leurs arrière-grands-parents! Ça fait du bien de voir La Tuque à ses tout débuts, en ne parle pas de 1911, mais de 1825. Ce n’est pas seulement l’histoire de la foresterie, mais aussi comment les fermes ont pu naître afin de nourrir ces colonisateurs. »

Lors de notre visite au Complexe culturel, Isabelle Lachance était en accompagnement d’un groupe de secondaire 3 de la stagiaire Myriam Bouchard. Cette dernière, à 20 ans, a mis sur pause son baccalauréat en Histoire à l’UQTR pour venir prêter main-forte au personnel enseignant de l’école afin de comble le poste en histoire de secondaire 3. « Cette expérience m’a confirmé que je veux être enseignante et je vais sûrement entamer un baccalauréat en enseignement », évoque-t-elle lors de la visite.

L’objectif pour Mme Lachance pour les jeunes, c’est aussi de leur faire réaliser comment ces premiers colons ont pu être des héros en quelque sorte. « C’était difficile et il n’y avait rien! Plusieurs élèves m’ont mentionné qu’ils voulaient assurément revenir à l’exposition avec leurs grands-parents qui détiennent des souvenirs propres à leur histoire aussi. C’est difficile pour nous d’aller voir une exposition ou un musée à l’extérieur en raison du transport, alors quand on a une exposition de cette qualité chez nous, il faut en profiter. »

À la suite de la visite, les élèves devaient relever un défi afin de répondre à 12 questions. Puis la matière est aussi revue en classe. 

« Le cours d’histoire ce n’est pas juste d’apprendre le passé, ça nous permet de connaître la société dans laquelle on vit, et de voir l’évolution. À quel point on n’est parti de rien il y a plus de 100 ans. Les jeunes doivent voir le chemin parcouru pour réaliser la chance qu’ils ont. C’était une nécessité pour moi d’inclure cette matière. Ça aurait été facile pour moi de dire que mon cours est déjà planifié et que je n’avais pas de temps pour inclure cet aspect local, mais non », exprime Mme Lachance.

« Je trouve l’exposition super intéressante, commente Frédérique Durand, élève de secondaire 3. Ce qui m’a marqué c’est de voir comment les hommes vivaient avant. Ils prenaient une douche par semaine et ils partaient plusieurs mois sans voir leur famille. C’était des conditions horribles. »

Pour le président de la Société historique Denis Adams, les groupes de jeunes qui se déplacent à l’exposition atteignent exactement l’objectif qu’il s’était donné. « Je voulais intégrer la Société historique à la population, et entre autres, pour les jeunes pour qu’ils découvrent leur histoire régionale. Il faut comprendre notre passé pour savoir où on est rendu aujourd’hui! »