Les airs de saxophone de Jean-François Guay
MUSIQUE. Le Latuquois Jean-François Guay fait carrière comme saxophoniste au Québec et à l’international. Sa passion pour l’instrument est véritablement née lors de ses années à l’école secondaire de La Tuque.
« J’ai commencé la musique à La Tuque quand j’étais à la polyvalente avec Marc Gervais. J’ai commencé en secondaire 2. Ça se donnait en parascolaire à ce moment-là et par la suite, la musique est comme réapparue au secondaire parce que Marc avait reparti les programmes de musique, donc j’ai fait mon secondaire 3, 4 et 5 en musique », explique le saxophoniste.
Il reconnait par ailleurs l’importance dans son début de carrière de monsieur Marc Gervais, son premier enseignant de musique décédé dans la dernière année. « Je lui dois tellement… Si ça n’avait pas été de lui, je n’aurais pas fait cette carrière-là. Il a été un personnage important pour moi ».
Jean-François Guay a ainsi intégré l’harmonie de La Tuque avec laquelle il faisait de nombreux concerts. Il se souvient de cette période comme étant foisonnante et intense. C’est à cette même époque que l’idée de faire carrière comme saxophoniste émergea.
« Quand j’ai fait mes études au secondaire avec Marc, dès le 4e secondaire je dirais, c’était comme clair que c’était ça que je voulais faire comme carrière. Puis même, on était trois de La Tuque. Il y avait Alain Trottier qui joue de la clarinette et Stéphane Villeneuve qui joue du saxophone aussi. On était les trois qui pratiquaient le plus, disons. On s’est donc enligné les trois pour aller en musique, puis on a même été coloc pendant un certain temps », relève le musicien.
Il n’en demeure pas moins que la découverte de sa passion pour le saxophone et la musique est l’œuvre d’une coïncidence. « C’est drôle parce que quand j’ai commencé la musique, c’était un concours de circonstance qui m’a amené là. Je n’étais pas partie pour faire ça. Je me cherchais en secondaire 2 une activité parascolaire. J’étais allé faire de l’aéronautique, après ça j’ai fait des ateliers de fabrication de mouches pour la pêche, mais ça ne me tentait pas vraiment. Donc je me suis finalement tourné vers la musique ».
« La musique n’était pas vraiment dans ma famille… Il y avait tout de même ma grand-mère qui jouait du piano et ma mère avait suivi des cours aussi. J’avais supposément un cousin éloigné qui jouait de la batterie et qui jouait avec Robert Charlebois! Mais je ne l’ai jamais connu », ricane-t-il.
Ainsi, c’est de manière assez hasardeuse que Jean-François Guay eut l’occasion d’apprendre à jouer du saxophone. C’est grâce à ses années à l’école secondaire en musique qu’il a développé un intérêt suffisamment marqué pour en faire carrière.
Après La Tuque
Jean-François Guay a quitté La Tuque pour ses études collégiales en direction de Québec. Il s’est ensuite dirigé vers Montréal où il a réalisé son baccalauréat à l’Université McGill. Après s’être exilé un an au Conservatoire de musique de Bordeaux, il revient dans la ville de Québec afin d’y compléter une maîtrise en interprétation à l’Université Laval.
« Ce que je fais ça reste toujours dans le grand chapeau de la musique classique. Je ne fais pas de jazz. C’est toujours un peu drôle, un saxophone qui ne fait pas de jazz… Je suis orienté vers la musique classique, mais différents types. Parfois des trucs très modernes, des transcriptions comme jouer du Bach ou du Mozart, mais des affaires parfois assez éclatées, donc c’est très diversifié ».
Le musicien performe dans le quatuor de saxophones Nelligan avec qui il tourne à l’international. Le groupe a par ailleurs le projet de lancer un nouvel album de musique moderne au mois de mars prochain. De ce lancement de disque suivra une série de spectacles principalement dans le grand Montréal.
« Je me suis promené beaucoup dans ma carrière. J’ai voyagé pour faire des concerts. Je suis allé au Brésil, en Thaïlande, en France, en Italie… Puis ça a toujours été un peu ça, faire des trucs à l’international », souligne-t-il.
Le saxophoniste joue également dans les grands orchestres à Montréal, soit l’Orchestre Métropolitain, ainsi que l’Orchestre symphonique de Montréal. Jean-François Guay est également enseignant en saxophone à l’Université de Montréal depuis 25 ans et au Cégep Marie-Victorin depuis plus de 30 ans.
« C’est arrivé comme ça l’enseignement, c’est-à-dire que quelqu’un m’avait proposé de donner un cours de saxophone au cégep à l’époque. Ensuite ça a évolué. Je dirais que pour moi, c’est un équilibre : j’enseigne et je fais des concerts. J’ai toujours fait ça », témoigne le Latuquois.