«La vie est plus importante que les gens qui se déplacent dans leurs résidences secondaires, alors qu’ils sont un risque»  – Pierre-David Tremblay

SANTÉ. Le maire de La Tuque, Pierre-David Tremblay, a tenu à préciser la position de la municipalité, en lien avec des demandes de villégiateurs qui demandent l’accès à leur chalet en cette période de pandémie.

C’est d’abord et avant tout une question de santé et de prévention de la propagation de la COVID-19.

«Comme maire, j’ai la responsabilité de la santé et de la sécurité de 15 000 personnes. Les communautés autochtones nous ont positivement influencés là-dedans aussi», a indiqué le maire, rappelant la présence en sol latuquois de résidences pour personnes âgées, des gens plus vulnérables aux effets dévastateurs de la maladie.

C’est d’abord une consigne gouvernementale qui vient interdire l’accès à la Haute-Mauricie. «Ça a force de loi. Ce n’est pas le maire qui décide si oui ou non déjà peuvent passer. D’ailleurs, pour que les gens puissent passer, il y a toujours des cas exceptionnels», ajoute M. Tremblay, faisant référence à des laissez-passer qui sont détenus par des travailleurs ou des professionnels de la santé. Les personnes ayant des rendez-vous médicaux à l’extérieur peuvent aussi exceptionnellement traverser le barrage routier du km 85 de la route 155 en raison de la notion de services essentiels.

«Je le dis et je le répète, c’est dommage pour la villégiature, c’est une force économique incroyable […] Mais on va avoir gagné du temps, on a un bilan qui est positif. On demande aux gens de rester à la maison et d’utiliser le savon, c’est la meilleure façon de se protéger. Ce n’est pas le temps des résidences secondaires».

«Je demeure convaincu qu’on va avoir sauvé des gens malades et des gens, peut-être, de la mort»

Pierre-David Tremblay

On a eu vent de plusieurs histoires de gens qui ont voulu contourner la directive : il y a deux semaines, le maire avait fait une sortie médiatique demandant aux gens qui ont des rendez-vous médicaux à l’extérieur d’arrêter d’en profiter pour aller magasiner : «Vous vous mettez à risque, vous mettez la population à risque également», ajoute M. Tremblay, toutefois conscient qu’une forme de déconfinement approche.

«Ça fait 40 ans que je sers et que je protège, je ne changerai pas. Pour moi, la vie est plus importante que les gens qui se déplacent dans leurs résidences secondaires, alors qu’ils sont un risque. On va arriver à de meilleurs jours où le risque va être moins grand, mais là, ce n’est pas le temps», fait valoir le premier magistrat de La Tuque.

Congé de taxes

Sur les réseaux sociaux, des villégiateurs exigent un congé de taxes, en raison du fait qu’ils n’ont pas accès à leurs chalets. Pierre-David Tremblay ne se rend pas à leur demande, faisant observer que cette interdiction découle d’une loi adoptée par le gouvernement du Québec.

«C’est une valeur attribuée à un immeuble dans un territoire donné. […] On est dans une situation d’obligation légale. On a suspendu pendant un certain temps des droits individuels, pour protéger la collectivité. En grande partie, les gens le comprennent. Sur 4 220 chalets, j’ai eu peut-être 20, 30 téléphones», signale-t-il.