Une étude innovatrice verra le jour à Trois-Rivières

Un colloque portant sur le «Traumatisme crânien: défis du rôle parental» sera présenté en avril prochain à Trois-Rivières. Plusieurs intervenants du milieu médical iront acquérir d’importants outils pour ensuite les partager auprès des personnes concernées par les séquelles d’un traumatisme craniocérébral (TCC).

Le Colloque aura lieu à la salle la Verrière au restaurant L’Oriflamme dans l’avant-midi du 10 avril. Il vise à outiller les enfants victimes de TCC, mais aussi les parents qui sont à la fois concernés.

«Le congrès est offert aux professionnels et aux intervenants des CLSC, des hôpitaux, du Centre de réadaptation InterVal ou des différents milieux afin qu’ils puissent intervenir auprès des personnes TCC ou des parents lorsqu’ils auront à le faire. Ils seront mieux outillés face à la problématique. Le matériel que nous avons développé sera remis aux partenaires présents», explique Anouchka Hamelin, neuropsychologue et chargée de cours à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).

Le projet est né suite à une étude de besoins qui a permis de relever d’importantes difficultés rencontrées chez les enfants ayant subi un TCC, mais aussi du côté des parents.

«Ce constat a été corroboré par les intervenants des CSSS qui ont fait les mêmes observations, c’est-à-dire qu’il fallait mieux supporter les parents dans leur milieu quotidien avec leurs enfants. Nous avons déterminé qu’il fallait mettre sur pied un outil d’intervention répondant aux besoins spécifiques de ces parents. Un mandat qui fut confié à l’Université du Québec à Trois-Rivières», ajoute Mme Denise Pronovost, coordonnatrice de l’Association des traumatisés craniocérébraux (ATCC) Mauricie/Centre-du-Québec.

0-6 ans

Le Colloque et les recherches portent actuellement sur les enfants de 0 à 6 ans. Un tome 2 (6 à 12 ans) et un tome 3 (13-18 ans) est souhaitable puisque tout dépendant de l’âge de l’enfant, les problématiques varient, comme l’explique Mme Anouchka.

«Le colloque va venir sensibiliser les partenaires, mais aussi soutenir les parents TCC. Par la suite, un programme d’intervention sera appliqué auprès des parents. Le premier tome touche les enfants de 0 à 6 ans et vise à comprendre quel est le développement de l’enfant et comment on peut faire pour identifier le plus rapidement possible ses besoins. Plus les partenaires l’utiliseront, plus l’information sera répétée et plus les apprentissages seront possibles.»

«Vous savez, vivre avec des séquelles de traumatismes cérébrales veut aussi dire que celles-ci persisteront au fil du temps. Deux ans après le choc à la tête, les séquelles qui sont encore là y seront pour rester. Il faut apprendre à négocier avec les pertes cognitives psychologiques. Que ce soit de l’impulsivité, de la désorganisation, des problèmes de langage ou peu importe, ça va être là pour rester! Chaque année, 200 personnes s’ajoutent au nombre en Mauricie. Ce n’est pas une situation qui se résolve avec le temps», ajoute-t-elle.

Partenariat essentiel

Cette étude a été pilotée par Bernard Michallet, professeur-chercheur au département d’orthophonie à l’UQTR. Il a expliqué l’importance du partenariat pour réaliser ce type d’étude.

«Ce partenariat entre l’université, le milieu associatif et certains établissements du réseau de la santé est important pour répondre aux besoins de la population et cette synergie prouve que ça fonctionne très bien lorsque nous travaillons ensemble. Ils seront autant plus importants dans les années à venir avec les enjeux sociaux que l’on vit.»

«Quelqu’un qui a des problèmes de TCC reçoit des traitements sur une période de maximum deux ans. Pendant la phase de réadaptation, on travaille beaucoup sur les récupérations des capacités physiques et cognitives de la personne. Des recherches démontrent que dix ans après l’arrêt des traitements, les personnes TCC ont encore des difficultés considérables d’intégration sociale, au travail ou dans l’éducation de leurs enfants. D’où l’importance du travail d’accompagner ces gens-là pour les aider à fonctionner le plus normalement possible dans leur vie quotidienne», ajoute-t-il.

Il est à noter que de l’Association des traumatisés craniocérébraux (ATCC) Mauricie/Centre-du-Québec a maintenant une salle parents-enfants. Celle-ci a été réalisée grâce à la générosité de la Fondation Martin-Matte.