Un trésor latuquois disparaît

Le roi des gîtes en Haute-Mauricie ferme ses portes après avoir servi de repère aux touristes, célébrités et homme d’affaires qui faisaient halte dans la région depuis 1994. En effet, la Maison Claire Fontaine n’est plus.

C’est avec un pincement au cœur que Marie-Josée et Eddy, les propriétaires du gîte, ont décidé de passer à autre chose dans leur vie et de mettre en vente la propriété qui jouait le rôle central de leur univers depuis près d’une décennie.

Fort d’une récolte de six distinctions majeures, dont deux grands prix provinciaux en dix ans, les propriétaires peuvent quitter le chaleureux nid, qu’ils avaient édifié, la tête haute.

Historique de Claire-Fontaine et de ses derniers tenanciers

Alors que la jeune Ville de La Tuque célèbre son septième anniversaire, la propriété qui portera beaucoup plus tard le nom de « Maison Claire-Fontaine » voit le jour. C’est un dénommé Desbiens qui fait construire sa résidence à l’extrémité est de la ville. L’emplacement est stratégique, il permet d’avoir une vue imprenable sur la cité et sur les couchés de Soleil. Au cours des décennies qui suivent, le domicile connaîtra plusieurs riches propriétaires jusqu’en 1994, année durant laquelle la maison se transformera en gîte sous la maintenance d’André Perron et de son épouse Constance Nemay, les nouveaux acquéreurs s’intéressent à l’histoire locale et rebaptisent le gîte « Maison Claire-Fontaine », en souvenir de la rue fictive imaginée par Félix Leclerc dans son livre Pieds nus dans l’aube.. Alors que la frénésie du deuxième millénaire s’empare de l’occident, Marie Josée Hébert et Eddy George, des gestionnaires de profession, perdent leur emploi, à cause de restructuration au sein de leur entreprise respective. Le couple décide donc de devancer leur projet de retraite et de se porter acquéreur d’un gîte. Ils aperçoivent alors une annonce miniature dans un quotidien montréalais qui les guidera sur la route de La Tuque « Nous avons été vendus à l’idée avant même d’être arrivé au gîte, en voyant la beauté de la rivière St-Maurice et de la route à parcourir pour se rendre, » raconte Marie-Josée. Une carrière de dix ans à travailler sept jours par semaine comme tenanciers de gîte s’ouvre alors pour les amoureux passionnés par leur nouveau défi. « Je n’ai pas été capable de compter sur les dix doigts de mes mains les gens désagréables qui sont venus nous rendre visite en dix ans, » assure Eddy. La réputation glorieuse du gîte et de l’ambiance qui y règne attire plusieurs célébrités, Louise Lacourcière, David Cadieux et les Chick N’swell sont du nombre. Marie-Josée et Eddy collaborent avec les restaurants et les sites touristiques de la région. Ils rencontrent des gens provenant de partout à travers le monde qui viennent passer une nuitée à La Tuque. Les anecdotes et les soirées mémorables abondent… Malgré ces années fastes et heureuses, Marie-Josée et Eddy éprouvent le désir de diminuer leurs responsabilités professionnelles. Le couple décide donc de mettre en vente leur propriété et de se consacrer uniquement à leur autre entreprise Groupe ressource 360, une compagnie qui a pour objectif de conseiller les gestionnaires de la région. Dans quelques semaines, le gîte sera investi d’une nouvelle mission, il abritera désormais la famille du Dr Albert. Les amateurs d’antiquités seront servis puisque quelques trésors que contenait la maison sont actuellement mis en vente à la propriété, et ce, jusqu’au 23 août. (Articles avec photos sur la vente d’antiquités à venir sur le site Internet de L’Écho.)