Un couple humanitaire

Suzelle Doucet et Denis Cantin ont survécu à leur mission épique: laver des toilettes, inventer un four à riz et surtout aider les infirmiers à donner des soins primordiaux dans un village perdu au cœur du Sénégal. Ils présentaient un compte-rendu de leur voyage hier aux Latuquois qui les avaient supportés dans le périple.

Pas de télévision, ni de micro-ondes attendait le couple. Plutôt des Africains, impatients de partager leur culture et d’être épaulés par le groupe qui en était à sa neuvième excursion humanitaire. Agente de pastorale, Suzelle souhaitait depuis belle lurette aider son prochain d’une façon aussi concrète.

«Ce voyage là en Afrique, c’était un rêve enfoui depuis très longtemps, quand ça s’est présenté on a sauté sur l’opportunité.»

Il a fallu peu de temps pour que Denis réalise à quel point leur support était bénéfique.

«Un jour, un petit enfant est arrivé à l’hôpital. Quand il a été rencontré par l’effectif médical, le médecin a demandé à la mère depuis combien de temps il souffrait? ‘‘Tout a commencé ce matin’’, a-t-elle répondu. ‘‘Vous avez bien fait de nous l’amener, rétorqua le médecin, parce que demain, il aurait été trop tard.’’

Pendant qu’ils soignaient le petit, j’étais penché sur lui avec un éventail pour le rafraichir. Une fois terminée, la mère a pris les médicaments et est repartie à pied avec l’enfant pour regagner son village à la marche.»

Les nuits fraîches à 28 degrés Celsius à la belle étoile redonnaient les forces aux toubabs peu habitués à la chaleur excessive de la saison sèche.

«56 degrés en plein jour! C’était fréquent», révèle Suzelle.

Stage étudiant

La vraie raison du voyage est d’offrir aux finissants en soins infirmiers une opportunité de stage à l’étranger avant de gagner le marché du travail. Chaque année, une bande de 15 stagiaires est accompagnée de bénévoles comme Suzelle et Denis dans leur traversée de l’Atlantique.

Le village de Thiaré où a eu lieu la mission est stratégique puisqu’il est entouré de 52 villages, où vivent 25 000 personnes à qui sont dispensés les soins.

En 2010, le groupe humanitaire avait planté un jardin, les légumes y poussent encore aujourd’hui.

Cette année, Suzelle a décidé de créer un lien entre les enfants de Thiaré et ceux de La Tuque. Elle est donc revenue le 2 juin dernier avec une valise précieuse, remplie de feuilles dessinées par les rares enfants choyés d’aller à l’école là-bas. Elle promet de montrer les chefs-d’œuvre aux élèves latuquois.

Tous malades

Inhabitués aux aliments et aux conditions difficiles du pays, tout le groupe d’aidant a été frappé par la diarrhée à un moment ou l’autre. Denis a été suivi de près vu son âge. «Ils ne veulent pas courir de risque, alors ils ont pris toutes les précautions nécessaires. Mais je me suis vite rétabli. Un autre membre de la mission a malheureusement été retourné chez lui à cause que le malaise persistait.»

Malgré les maux et les épreuves, le couple se dit prêt à repartir en mission si l’occasion se représente, en attendant, ils gardent un bon souvenir de leurs nouveaux amis sénégalais. «Ce qui m’a marqué le plus, c’est que malgré le peu qu’ils ont, ils ne se plaignent jamais. Ils arborent toujours un gros sourire», raconte Denis.