Un chien Mira à la rescousse des jeunes

Mais qui est Nana? Et bien il s’agit d’un chien Mira qui, au cours de la prochaine année, joindra l’équipe des services de protection et de réadaptation pour les jeunes en difficulté d’adaptation et leur famille de la région. Il aura pour but de leur apporter un soutien émotionnel.

Les chiens de soutien émotionnel ont fait leur apparition dans divers corps policiers du Québec en 2016. Un an plus tard, ils étaient intégrés au niveau des services jeunesses au Centre intégré de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Montérégie-Est. Les régions de l’Outaouais et de Montréal ont ensuite emboîté le pas, avant que Caroline Paradis le fasse du côté de la Mauricie.

«Je suis vraiment heureuse de ce projet sur lequel je me suis penchée depuis un an, mais que je ride depuis des années, suscite autant d’intérêts. Il peut paraître au départ banal d’avoir un animal au sein de notre organisation, mais je suis profondément convaincue qu’on va aider plusieurs jeunes bénéficiant des services de la protection de la jeunesse en Mauricie et au Centre-du-Québec», a d’abord expliqué l’intervenante en protection de la jeunesse à l’origine du projet.

«Pour la première année, on va consacrer davantage nos interventions sur des signalements d’abus physique et sexuel. On souhaite que le chien puisse accompagner l’enfant pendant tout le processus, donc dès la première rencontre avec l’enquêteur au poste de police où il doit raconter son histoire en détails jusqu’au possible témoignage en cour.»

Mme Paradis est convaincue des bénéfices que le chien Mira pourra apporter à ces jeunes.

«En restant couché près de lui, son tempérament calme, sa chaleur corporelle, la douceur de son poil et son regard bienveillant sont réconfortants pour l’enfant. Il permet d’apaiser, de soutenir et surtout, de sécuriser l’enfant tout au long du processus. Ça va favoriser la parole et la concentration, tout en ayant des effets bénéfiques sur le plan physique tels que la diminution du rythme cardiaque, la respiration et la tension artérielle», renchérit-elle.

«Sa présence jouera également sur le plan psychologique et aura pour effet de diminuer l’anxiété, le stress, l’agressivité ou même la dépression. Le chien est un outil pour faciliter la démarche de dévoilement chez les enfants et ça fait une différence, car une recherche démontre que sa présence a permis d’obtenir un témoignage dans 82% des cas comparativement à 34% des cas sans sa présence. Ça favorise l’obtention de plus de détails et ça amène du positif dans un évènement qui est traumatisant. Ça contribue aussi à engendrer un lien de confiance rapide avec la personne.»

Caroline Paradis, Johanne Vachon, André Gabias et le ministre Lionel Carmant. Photo Hebdo Journal – Jonathan Cossette

Mira offrira également la formation aux deux personnes qui agiront à titre de responsables du chien de soutien émotionnel et qui seront appelées à l’accompagner lors de toutes ses interventions. Évidemment, il y a des coûts rattachés à un projet de la sorte et la Fondation jeunesse Mauricie/Centre-du-Québec a aidé en fournissant 15 000$ des 25 000$ nécessaires (sur une période de cinq ans).

De passage dans la région, le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, s’est déplacé pour l’occasion.

«On veut diffuser les meilleures pratiques alors un projet innovant comme celui-là pourrait montrer des résultats bénéfiques et par la suite, ce sera notre rôle le transmettre aux autres CIUSSS pour qu’il soit implanté», a-t-il commenté.

«On trouve très intéressant qu’ils fassent une évaluation scientifique de l’impact du projet et si ça démontre un impact positif, on va diffuser le projet dans les autres CIUSSS intéressés.»