Sharon Moore marche!
Pour quelqu’un atteint de la sclérose en plaques comme Sharon Moore, l’idée de marcher à nouveau aurait relevé de la science-fiction il y a moins d’un an. Pourtant, grâce à la générosité des Latuquois et au système de santé bulgare, Mme Moore peut désormais marcher et c’est émue aux larmes qu’elle raconte comment elle s’y est prise pour nouer seule ses lacets hier.
« Sharon Moore ne ressent plus aucune douleur à la nuque et au dos; douleurs qui étaient son lot quotidien depuis belle lurette. Les pertes d’équilibre sont choses du passé ainsi que plusieurs symptômes liés à cette maladie dégénérative, » avait le plaisir de nous apprendre la porte-parole et responsable des contacts média pour Sharon Moore, Francine Beaupré.
« Ma qualité de vie s’est nettement améliorée. Je ne ressens plus de fatigue chronique, je dors beaucoup mieux, j’ai donc plus d’énergie, renchérissait Sharon, le plus important de tout, je ne me sens plus malade et je n’ai plus d’ennui avec ma vessie. »
L’appui de la population
Au total, c’est 14,200 $ que Sharon et sa famille ont accumulé en deux mois, ils sont très reconnaissants du support des Latuquois « J’ai expliqué à l’équipe médicale comment les gens de ma communauté m’ont appuyée pour que je puisse atteindre mon objectif d’être opérée à Sofia, raconte la principale intéressée, ils n’en sont tout simplement pas revenus qu’une municipalité de la taille de La Tuque m’ait soutenue à ce point. Je serai toujours reconnaissante envers ces gens qui m’ont aidée. Lors des activités de levée de fonds, j’ai reçu des messages d’encouragement extraordinaires, j’ai tissé des liens et j’ai aidé certaines personnes pour qu’elles prennent contact avec l’équipe médicale de Tokuda Hospital. » En ce sens, Sharon n’hésite pas à évoquer le principe de payer au suivant, « Je suis toujours disponible pour fournir les renseignements nécessaires à qui le veut. »
Le tourisme médical en Bulgarie
La Bulgarie mise sur son système de santé pour attirer le tourisme et rien n’est laissé au hasard selon Sharon Moore, « J’ai été traitée comme une reine, la nourriture est excellente, les membres du personnel de l’institution suivent des cours pour parfaire leur anglais. Le Dr Iliev qui a fait l’intervention est tout simplement merveilleux, il explique tout, de sorte que le stress est fortement diminué. »
Les gens de plusieurs pays favorisés à l’instar du Canada font le trajet pour avoir accès à une opération qui n’a pas cours dans leur patelin. Le Dr Zamboni, précurseur de « l’opération libératrice » pratique en Italie là où l’opération n’est pas permise. Mme Moore rapporte qu’un patient qui subissait l’intervention en même temps qu’elle réside à environ 100 kilomètres de l’hôpital où travaille Paolo Zamboni. L’opération ne fait donc pas l’unanimité dans tous les pays.
Le Canada préfère jouer la carte de la patience. En effet, lorsqu’interrogé sur la question par une consœur de la presse, Dr Lamontagne du Collège des médecins a précisé la position canadienne en vigueur actuellement « Je sais que certaines personnes atteintes de la maladie ou des proches vont être fâchés contre nous, mais on veut éviter que des gens soient mal traités. À Boston, les études contrôlées sur 350 patients ont démontré que 48 % des cas de sclérose en plaques étudiés ne souffraient pas d’insuffisance veineuse céphalorachidienne chronique (IVCC) (ce pour quoi Sharon a été opéré.) »
L’aube d’un traitement
Avec les avancés dans le domaine, Sharon n’a pas la certitude que son état continuera de s’améliorer sans connaître de dégénérescence à nouveau. L’opération étant pratiquée depuis peu, Sharon est un phare et son cas servira peut-être un jour d’exemple pour les malades qui auront besoin de soins similaires. La Latuquoise désire trouver la forme et elle promet que sa saga ne s’arrête pas avec son propre rétablissement.
Soulignons que l’Université de Sherbrooke possède également une chaire de recherche pour tenter d’établir le lien entre l’IVCC et la sclérose en plaques.