Rassemblement et commémoration à Pikogan

Les 8, 9, 10 et 11 août prochain se tiendra à Pikogan, un rassemblement et une cérémonie de commémoration pour les anciens résidents du pensionnat d’Amos et leurs proches. Atikamekw et Algonquins se réuniront sous le thème Kike8in Mikana qui signifie Chemin de la guérison, pour se rappeler et échanger.

Le conseil de Pikogan, communauté algonquine enclavée dans la municipalité d’Amos, a récemment fait l’achat du site de l’ancien pensionnat maintenant démoli. «Une pierre de commémoration y sera installée. On y expliquera ce qu’était un pensionnat. On y fera l’historique», expliquait Johnny Wylde, coordonnateur du rassemblement.

«La commémoration, c’est de se mettre ensemble pour se rappeler, prendre un temps d’arrêt, se rappeler sans être amer et pour se dire qu’à l’avenir, ça va être différent», déclarait l’Atikamekw Richard Niquay qui prendra part avec les siens, à l’événement. Cet événement rassemblera les Atikamekws de Manawan, Opticiwan et Wemotaci et les Algonquins de Lac-Simon, Kitcisakik, Pikogan et Winneway. Les Algonquins de Rapid Lake pourraient bien se joindre au rassemblement selon M. Wylde.

Les gens arriveront le 7 août, le temps de s’installer. Tous les jours, on débutera à 5 h avec la cérémonie du soleil levant. Le jeudi 8 août, dès 6 h, un groupe de marcheurs de 14 personnes; deux représentants par communauté, entreprendront la marche commémorative les menant du pensionnat à Pikogan. «Cette marche, on l’appelle «Le retour à la maison». Nous les attendons entre 10 h et 11 h. Les survivants accueilleront les marcheurs à Pikogan», expliquait M. Wylde. «En après-midi, on fera la cérémonie d’accueil avec les danseurs traditionnels, le mot de bienvenue du chef et des autres dignitaires», ajoutait-il. En soirée, un mini Pow-Wow réunira les gens après le souper de l’Amitié.

La journée du vendredi sera fertile en émotions avec le recueil de témoignages. Après la cérémonie du soleil levant, les gens qui le désirent pourront témoigner de leurs expériences en pensionnat. «Nous aurons sur place toutes les ressources psychologiques nécessaires», soulignait Johnny Wylde. «Tous les témoignages seront publics. Il n’y aura aucun témoignage privé comme lors de la Commission de vérité et de conciliation».

En après-midi, il y aura le visionnement du film de Tim Wolochatiuk «Nous n’étions que des enfants». Ce long métrage de fiction fait à l’Office national du film en 2012 lève le voile sur le douloureux héritage du système des pensionnats indiens et se penche, à travers les yeux de deux enfants, sur cette tragédie qui a brisé tant de vies. «Après le film, nous en discuterons et échangerons. Ensuite, il y aura un grand Magoshan ou souper communautaire, puis une soirée de spectacle amateur.

Samedi, les gens pourront participer à des ateliers d’écriture pour mettre sur papier, ce qui les fait souffrir, ce dont ils veulent se débarrasser. «On partira ensuite en autobus et on se rendra sur le site du pensionnat pour brûler les écrits», précisait M. Wylde. Après le souper, Florent Vollant, Sakay Ottawa et le groupe CerAmony assureront le contenu musical de la soirée que des feux d’artifice viendront clore. «Dimanche 11 août se tiendra un déjeuner-causerie à la mémoire de tous ceux qui nous ont quittés. À 11 h, il y aura le dévoilement du monument», concluait M. Wylde.

En fonction de 1955 jusqu’à 1973, le pensionnat d’Amos a accueilli des milliers d’enfants autochtones en provenance de plusieurs communautés.