Quatre travailleuses du sexe sur cinq veulent changer de vie
PROSTITUTION. 79 % des travailleuses du sexe aimeraient participer à un projet de réinsertion, alliant formation et emploi. Sauf que pour changer de vie, elles ont besoin de soutien et d’aide pour combler leurs besoins de base et régler leurs problèmes psychosociaux.
C’est du moins ce qui ressort du rapport Profil socioprofessionnel et portrait des besoins en employabilité de travailleuses du sexe (TDS) à Québec, une enquête sur le terrain réalisée en partenariat par Emploi-Québec et le Projet L.U.N.E. (pour libres, unies, nuancées et ensemble, un groupe de défense des droits sociaux par et pour des travailleuses du sexe, actives ou non, qui agissent à titre de paires-aidantes). Le document compile et analyse les réponses de 76 travailleuses du sexe à différentes questions concernant leurs besoins et leurs aspirations.
Le portrait des besoins en employabilité de TDS à Québec montre que les répondantes ont grandement besoin de soutien avant même d’être en mesure de penser à intégrer ou à réintégrer le marché du travail. Ainsi, certaines problématiques doivent être confrontées et réglées avant que ces femmes ne puissent continuer leur cheminement. Les femmes interrogées doivent trouver ou retrouver confiance en elles afin de faire ou refaire confiance aux autres et à la vie en général. «J’ai besoin de retrouver mon estime de moi, car j’ai vécu de la violence psychologique et physique», indique par exemple une répondante.
L’enquête tire également des conclusions positives, notamment au niveau du potentiel des travailleuses du sexe. «Elles possèdent énormément de capacités et de potentiel. Il est possible de croire à leur inclusion. Cela dit, ce processus peut en être un à long terme et il faut s’adapter aux rythmes des TDS, dans le respect de leurs volontés, de leurs forces et de leurs limites, car les réalités de chacune sont multiples et complexes», peut-on lire dans le rapport.
Les auteurs dressent enfin deux constats. Il importe d’assurer un soutien allant de l’intervention de crise et l’écoute à la formation, l’éducation et l’emploi, en passant par la couverture des besoins de base. Et pour y arriver, de l’audace, de l’originalité et de l’innovation devront être mises à profit afin de dépasser les solutions habituelles qui ne font pas toujours leurs preuves avec les TDS. Toujours selon les auteurs, il faudra faire confiance aux premières concernées pour indiquer les actions à entreprendre. Groupe Québec Hebdo