Manon Girard et Richard Héroux sont installés dans leur nouvelle maison
Manon Girard et Richard Héroux ne l’ont pas eue facile, l’été dernier, lors des terribles inondations qui ont détruit leur demeure du rang sud-est à La Bostonnais. L’histoire a fait couler beaucoup d’encre, de La Tuque même jusqu’aux Etats-Unis où des connaissances leur ont dit les voir vus à la télé.
La vie a repris son cours normal à La Bostonnais, sur la terre qui leur appartient. « Nous avons reconstruit là où nous avions le droit de le faire à environ 400 pieds de notre ancienne maison », explique M. Héroux. C’est que le couple n’a pas eu le droit de rebâtir la demeure au même endroit où elle était, puisqu’elle a été désignée zone inondable pour une période pouvant aller jusqu’à 100 ans.
Aussi, cette semaine, tenaient-ils à témoigner leur reconnaissance devant tous ceux et celles qui leur sont venus en aide suite aux tristes événements de l’été 2008. « Nous ne voulons nommer personne en particulier, nous avons peur d’en oublier », disaient-ils à L’Écho.
Pourtant, de l’aide, ils en ont eue. D’abord, le gouvernement du Québec leur a fourni 31 000 $ pour les aider dans la reconstruction de leur maison. Mais avec un tel montant, on ne peut faire autrement que de réaliser les choses soi-même. En trois mois, avec du travail et beaucoup d’aide bénévole, ils ont réussi à reconstruire une résidence fonctionnelle, habitable, bien que pas complètement terminée. « Le salon n’est pas fini, mais par exemple, le sous-sol est isolé, relate Richard Héroux. C’est une maison plus petite, mais sur deux étages, ce qui nous donne à peu près le même espace ».
Des exemples de générosité
Les exemples ne manquant pas. On ne veut nommer personne, mais pourtant, ce sont par centaines que les gens se sont joints à eux, à un moment ou un autre, pour leur donner un coup de pouce. La générosité des gens de la région est allée jusqu’à ce que le couple reçoive des articles de maison comme des fenêtres, des moulures. Un peintre est même allé gracieusement offrir ses services et ils ont eu de magnifiques armoires pour le seul prix du matériel.
Manon et Richard éprouvent beaucoup de reconnaissance pour les gens de la municipalité de La Bostonnais, comme ceux de La Tuque qui les ont supportés sans compter les heures. Un souper bénéfice, tenu au sous-sol de l’église, a rapporté 3 500 $, un montant qui s’est ajouté à l’aide gouvernementale recueillie. « Le lendemain de l’inondation, un monsieur est arrivé avec une bonbonne de propane, parce qu’il savait que nous en aurions besoin. Une dame de la ville, que nous ne connaissons pas, nous a apporté des denrées comme du pain et de l’eau », se rappelle Richard Héroux. On ne parle pas encore des vêtements que le couple a reçus en catastrophe, les jours suivant le drame. Ni de cet homme, originaire du Saguenay-Lac-St-Jean qui, au lendemain des inondations, est arrivé chez les Girard-Héroux avec l’idée en tête de les aider à se trouver du secours via la Croix-Rouge. Probablement qu’il avait encore fraîches en mémoire les images dévastatrices de son coin de pays, inondé lui aussi, 12 ans plus tôt.
Un malheur n’arrive pas seul : le chien qui leur a sauvé la vie en les avertissant que quelque chose n’allait pas dans la maison alors qu’elle s’emplissait d’eau, est mort heurté par une voiture. L’élan de générosité s’est rendu jusqu’à l’animalerie qui a offert gratuitement un autre animal au couple, qui l’a accepté avec plaisir.
S’il est un élément positif que Manon Girard et Richard Héroux retiendront toute leur vie, dans leur mésaventure, c’est la solidarité qu’ils ont ressentie de la part de toute la population de la région, ce genre d’entraide naturelle qu’on ne retrouve que dans les petites communautés tricotées serrées.