Les ultrasons au lac St-Louis: plus efficaces que prévu
Une lueur d’espoir apparaît concernant le lac St-Louis et ses cyanobactéries. La Ville de La Tuque a reçu les résultats de l’eau récemment et le traitement aux ultrasons effectué par la compagnie drummondvilloise Musilab est plus efficace que prévu selon le directeur général adjoint de la Ville, Louis Loiselle.
La prise des analyses de l’eau a été réalisée à deux endroits dans le lac: la première, près de la machine à ultrasons au centre du lac, et l’autre sur la plage près du 0-100-20. «L’ensemble du lac a été traité, donc c’est plus efficace que prévu, explique M. Loiselle. La quantité de cyanobactérie est quasi nulle dans les deux parties du lac. Nous sommes surpris de l’ampleur du procédé. Toutefois, ce sont les lentilles d’eau qui ont pris la place des cyanobactéries. Comme les algues bleues, les lentilles d’eau pompent le phosphore dans le lac. Mais nous savons qu’il est possible de retirer ces lentilles d’eau.»
D’ailleurs, tout comme La Tuque, la ville de Waterloo participe à un projet-pilote mis de l’avant par le ministère de l’Environnement. Du côté de Waterloo, l’objectif était d’ajouter des lentilles d’eau dans le lac touché, puis de retirer ces lentilles du lac lorsqu’elles sont gavées de phosphore. Toutefois, dans le cadre du projet-pilote de La Tuque, la municipalité ne peut toucher au lac pour une période d’un an, afin de bien analyser les résultats obtenus en vertu du projet. «De notre côté, ç’a été le parallèle inverse. Les lentilles ont tué les cyanobactéries au fur et à mesure. Le phosphore est toujours présent dans les lentilles, mais ce sont ces dernières qui ont remporté la bagarre. C’était une guerre naturelle entre les deux», ajoute M. Loiselle.
Toutefois, l’inconvénient des lentilles d’eau est l’esthétisme. «C’est une bonne et une mauvaise nouvelle. La lentille n’est pas une plante néfaste, mais ce n’est pas beau pour un lac visuellement. Toutefois, c’est une plante facile à retirer puisque ses racines ne sont pas prises au fond. Si nous enlevons les lentilles et que nous cessons le traitement, les cyanobactéries reviendraient sûrement. Mais nous devons laisser l’expérience se dérouler jusqu’en juillet 2010. Une analyse de la végétation du lac devra aussi être réalisée. Nous apercevons la transparence de l’eau jusqu’à une profondeur de 6 à 7 pieds. L’eau du lac St-Louis pourrait même être potable si traitée puisque nos tests n’indiquent pas une grande présence de coliformes fécaux», soutient le directeur général adjoint.
Il est cependant trop tôt pour dire que les Latuquois pourront se baigner à nouveau dans le lac au cours des prochaines années. «La nature est pleine de surprises, et le contrôle que nous avons fait n’a pas réglé le problème de phosphore. Ce problème provient de l’occupation humaine. Peut-être que ça pourrait prendre une dizaine d’années avant de voir le lac revitalisé, mais peut-être plus aussi», conclut M. Loiselle.