Les aidants naturels: un enjeu sociétal
Être un aidant naturel demande une dose d’abnégation, et les proches qui soutiennent une personne en perte d’autonomie le savent très bien. Conscient que cette aide est capitale, le Centre de Santé et de Services sociaux du Haut-Saint-Maurice (CSSSHSM) présentera des ateliers pour les aidants naturels à compter du 21 mars prochain à 18 h 30 à la salle La Bostonnais.
Un aidant naturel, c’est une personne qui vient en aide sur une base régulière à une tierce personne qui est en perte d’autonomie. Que cette dernière soit en hébergement ou qu’elle cohabite avec l’aidant naturel, la personne en perte d’autonomie demande des soins particuliers. Souvent, la famille proche, le conjoint ou la conjointe donne de leur temps et devant cette perte d’autonomie de la personne aimée, l’aidant naturel se retrouve isolé et démuni.
Le but des ateliers est justement de briser cet isolement, de les soutenir, et de les aider à comprendre. Les rencontres se déroulent une fois par mois et on y aborde divers thèmes liés à la réalité de ces personnes. « Les gens nous proposent certains thèmes en fonction de leur besoin. Les ateliers ne sont pas immuables, on les adapte selon les besoins des gens qui y participent », expliquait Shirley Desroches, technicienne en travail social au programme « Soutien aux personnes âgées ». C’est avant tout leur donner un lieu pour échanger, une sorte de pause au cœur de ce drame humain qu’elles vivent.
Par exemple, au fil des dernières années, les gens ont demandé de tenir des ateliers sur les démences. Quand on est confronté à un tel diagnostic, l’incompréhension et le manque de connaissance peuvent créer un sentiment d’impuissance chez l’aidant naturel. Comment intervenir et quelles approches favoriser avec une personne atteinte de démence?
« Nous travaillons avec des professionnels du CSSSHSM mais aussi de l’extérieur. Nous avons un notaire qui vient informer les gens sur les mandats en cas d’inaptitude par exemple », mentionnait Nicolas Rivard, intervenant en soins spirituels qui collaborent avec Mme Desroches à ces ateliers.
Afin de répondre plus adéquatement aux besoins des aidants naturels, les ateliers sont offerts sur une base continue. « Les gens peuvent venir à un atelier et ne pas être intéressés par un autre. Il n’y a aucune obligation et les ateliers sont gratuits », précisait M. Rivard.
« Les aidants naturels sont, dans une forte proportion, des femmes. Certaines s’épuisent à la tâche et ne savent plus où s’adresser pour avoir de l’aide », soulignait M. Rivard. Au risque de se retrouver elles-mêmes malade et épuisée, s’ajoutent le deuil et l’inquiétude de ne pas être la ressource adéquate. « Les gens vivent souvent seuls cette réalité . Partager avec d’autres leurs expériences leur permet de réaliser qu’ils ne sont pas seuls dans cette situation », expliquait M. Rivard. « Nous leur montrons l’importance de se fixer des limites, de penser à eux et nous les informons sur les ressources multiples existant dans notre communauté », ajoutait-il.
« Si, par ces ateliers, nous pouvons permettre à un aidant de souffler un peu, de sentir moins de poids sur ses épaules, nous aurons accompli notre mission », concluait Shirley Desroches.