L’éducation de Wemotaci dans un gouffre
Voilà maintenant plusieurs années que les enseignants de Wemotaci tentent de régulariser leurs salaires qui sont en dessous de la moyenne provinciale. Nous n’avons qu’à nous rappeler les interventions des professeurs Jean-Marc Pilon et David Lefebvre. La situation ne s’est pas améliorée, elle s’est même détériorée. Les élèves de l’école secondaire Nikanik ont même manifesté dans la communauté le 27 octobre dernier, sans résultat.
D’entrée de jeu, il faut savoir que les demandes des professeurs semblent être bloquées par le conseil de bande de Wemotaci. L’Écho a tenté de joindre à plusieurs reprises le chef du conseil de bande, Simon Coocoo. Ce dernier avait acquiescé à notre demande d’entrevue, mais nous n’avons jamais reçu l’appel attendu.
Puis, L’Écho a communiqué avec l’école secondaire Nikanik afin de discuter avec la directrice Nicole Potvin, sans jamais avoir un retour d’appel.
Cette année, les élèves de deuxième secondaire n’ont pas de professeur en français, en mathématiques et en sciences.
De plus, des offres d’emplois sont affichées depuis le début de l’année scolaire pour un psychoéducateur et un orthopédagogue. Puis, l’animatrice de la vie étudiante devrait quitter en raison d’une surcharge de travail. «Notre secrétaire est également absente depuis quelques semaines et la personne chargée de l’éducation spécialisée est aussi absente depuis quelque temps, et on n’est pas certain de la voir revenir. C’est la débandade totale !», affirme l’enseignant David Lefebvre.
Afin de montrer leur insatisfaction au conseil de bande, les élèves ont manifesté devant le conseil le 27 octobre dernier. Le but était de montrer aux élus que les élèves en ont assez du manque de personnel enseignant à l’école secondaire. Une pétition a aussi été démarrée par une élève, Sabrina Boivin. «Des représentants du conseil ont rencontré les élèves par la suite au gymnase de l’école, et lors de la rencontre, un enseignant s’est fait rassoir vite fait bien fait par le chef Coocoo lorsqu’il a voulu poser une question, sous prétexte que le conseil était présent pour répondre aux questions des élèves. Aucune promesse n’a été faite», explique M. Lefebvre.
Les professeurs tentent maintenant d’en arriver à un arrangement, mais ils entretiennent peu d’espoir. Si aucune entente n’est conclue, il se pourrait fort bien que le petit nombre d’enseignants à l’école secondaire Nikanik demandent l’arrêt de travail. On ne peut pas parler de grève puisque les professeurs sont sans contrat de travail.