L’école Centrale accueille le clown humanitaire Guillaume Vermette

COMPASSION. Le clown humanitaire, Guillaume Vermette, s’est rendu rencontrer les élèves de l’école Centrale, dans le cadre du projet les Décrocheurs d’étoiles.

Il a prononcé une conférence aux élèves de maternelle, à 6e années ainsi qu’en adaptation scolaire. Très vivante, la conférence a été écoutée avec intérêt par tous les jeunes présents.

«Les expériences que je partage contiennent de nombreux messages, mais le principal, c’est la compassion. J’essaie de donner envie aux gens de faire preuve de compassion, au quotidien, à leur façon. Pas besoin d’être un clown ou un artiste professionnel, tout le monde a quelque chose à offrir. Ça rend heureux. Je fais ça au quotidien, je me dévoue à la compassion, parce que j’aime ça. Je suis bénévole à temps plein», dit Guillaume Vermette.

Il a partagé ses aventures de clown humanitaire, qu’il accomplit un peu partout dans le monde, dans des hôpitaux, des orphelinats, des camps de réfugiés.

La lettre que lui ont envoyée les élèves, il y a un an, l’a vraiment touché. C’est une des raisons qui l’ont amené à La Tuque.

Il doit refuser cinq invitations par jour pour des conférences par manque de temps, mais il tenait à venir à La Tuque parce que les élèves lui ont écrit eux-mêmes. «Des élèves en difficulté d’apprentissage ont pris le temps de m’écrire à la main, du mieux qu’ils pouvaient», fait-il remarquer, impressionné.

Guillaume Vermette est conscient qu’il incarne un modèle pour de nombreux jeunes : «Si en revenant ici, je peux être un modèle positif et donner envie à d’autres personnes de s’impliquer à leur façon, c’est incroyable».

Il présente la compassion comme quelque chose de cool. «Ce n’est pas populaire, la compassion. Pourtant, c’est tellement important», insiste-t-il.

La compassion, une valeur qui se perd? «C’est une valeur qui a de plus en plus d’épreuves, pour l’appliquer au quotidien, parce que la vie va tellement vite. On est dans une société de performance, d’instantané. On a tellement de responsabilités, on ne prend pas le temps de s’arrêter, on oublie la valeur de la compassion, pas seulement pour l’autre, mais pour soi, pour sa propre santé mentale», termine le clown humanitaire.

Le pont entre deux cultures

Décrocheurs d’étoiles vise, entre autres, à faire le pont entre deux cultures, celle des autochtones et des non autochtones.

«On s’est rendu compte qu’il y avait très peu de personnalités que nos élèves connaissaient, auxquelles ils pouvaient s’identifier. Des personnalités qu’on appelle des Décrocheurs d’étoiles, qui nous inspirent», indique Karine Savoie, enseignante en adaptation scolaire.

Les Décrocheurs d’étoiles amènent les jeunes à découvrir ce que font les personnalités. Guillaume Vermette a été choisi par les élèves.

Puisqu’une bonne partie de la clientèle est autochtone, des personnalités inspirantes autochtones sont aussi invitées à les rencontrer. Certes, le chanteur Samian a été évoqué, mais d’autres modèles ont été trouvés.

«On a présenté Mélanie Napartuk, qui est une Latuquoise. Elle est venue rencontrer les élèves et leur a présenté une conférence», rapporte Marie-Hélène Pedneault, enseignante en adaptation scolaire et sociale. Les jeunes ont aussi chanté une chanson de Sakay Ottawa devant le Grand chef Constant Awashish au Complexe culturel. «Sakay est venu faire une conférence, il a remis des posters aux élèves».

Le projet, qui en est à sa deuxième année, s’adresse d’abord aux élèves en adaptation scolaire, mais rejaillit sur toute la clientèle de l’école Centrale.

Autre exemple concret du rapprochement entre les deux peuples que veut promouvoir l’école : un grand dictionnaire français-atikamekw a été apposé sur un mur de l’entrée de l’école, où plusieurs mots ont été traduits dans les deux langues.

«Il y a aussi un partenariat qui se fait avec la communauté. Pour le dictionnaire, on a demandé au Centre d’amitié autochtone d’avoir un barème de mots pour s’assurer de la bonne graphie des mots, parce que l’écriture Atikamekw se perd, un peu comme les traditions orales. On est en milieu urbain (…) On l’a fait valider au niveau du CNA», enchaîne Marie-Hélène Pedneault. Les jeunes ont aussi confectionné des capteurs de rêve selon les méthodes ancestrales. On en a d’ailleurs remis à Guillaume Vermette.

Les résultats sont tangibles et on les perçoit ailleurs que dans les classes. «Les parents voient ce qu’ils sont en train de faire et les personnalités qu’ils rencontrent. Ça, ça se parle beaucoup», ajoute Karine Savoie.

Si le projet s’appelle Décrocheurs d’étoiles, il incarne certainement un élément motivant pour raccrocher des élèves à l’école, à travers des exemples inspirants.

Les jeunes auront, à leur manière, illustré un bel exemple de compassion. Quelques initiatives ont été mises de l’avant afin d’amasser de l’argent qui lui a été remis, pour aider les gens qu’il rencontre dans le cadre de son action bénévole autour du monde.