Le magasin du «Bon Dieu» doit fermer ses portes

COMMUNAUTÉ. Le Vestiaire du Centre de bénévolat vit ses derniers moments. Après 52 ans d’existence, les bénévoles du Vestiaire se voient dans l’obligation de tourner la page.

La décision a été prise par les bénévole, elles-mêmes, après une réflexion bien nourrie. Tristes, mais sans être amères, elles vivent leurs dernières semaine dans la bonne humeur et les bonnes blagues.

Une décision où le côté rationnel devait de toute évidence l’emporter. Un manque de relève, mais aussi des nouveaux besoins d’espaces découlant de la réorganisation qui sera nécessaire suite à la démolition de l’église Marie-Médiatrice et de son presbytère. Cela, en raison de la réalisation du projet de la Résidence des bâtisseurs. On le sait, les organismes qui y sont actuellement logés devront éventuellement déménager.

Pour de nombreux bénévoles, travailler au Vestiaire aura servi à bien plus que rendre service aux plus démunis. Briser l’isolement, créer un réseau social, voilà autant d’objectifs recherchés par les dames, qui, avouons-le, retirent énormément de plaisir de leurs après-midis de bénévolat.

Des bénévoles de longue date

Si le Vestiaire doit aujourd’hui cesser ses activités, c’est entre autres en raison d’un constat il est difficile de trouver de la relève.

À 82 ans, après une feuille de route de 32 années, Marthe Proulx ressentait le besoin de passer le flambeau, mais la relève est difficile à dénicher.

Dans les bonnes années, on y retrouvait plus d’une quarantaine de bénévoles. Elles sont une quinzaine aujourd’hui qui tiennent le service à bout de bras.

« Avant que je vienne ici, les gens de La Tuque, je ne les connaissais pas. Quand tu élèves tes enfants, tu ne sors pas dans les bars. Mais j’ai connu des gens ! Mais là, on voit se rencontrer peut-être prendre un café (…) fait on a eu des beaux après-midi, on a ri, on a ri », soulève Mme Proulx pour qui le plaisir au travail est une notion fort importante. Celle –ci confiait que, alors qu’elle était toute jeune, elle avait toujours rêvé de travailler dans un magasin. « Aujourd’hui, j’ai la chance de travailler au magasin du Bon Dieu», image-t-elle.

«Nous, on triait le linge et on entendait rire, on avait du fun, nous aussi», confiait une bénévole.

«Je triais du linge d’un homme qui venait de décéder. Dans une poche, il y avait beaucoup de mouchoirs. J’ai sorti un, deux, trois mouchoirs et après le troisième, saviez-vous ce qu’il y avait ? Il y avait des 5$, des 20$, en tout, il y avait 200$. Il avait caché tout cet argent entre ses mouchoirs et il n’y a probablement pas repensé. Alors ça a fait de l’argent de plus pour le Centre de bénévolat», racontait une autre bénévole.

Dans les bonnes années, il y a bien eu une quarantaine de bénévoles dans cette immense ruche. Elles sont une quinzaine aujourd’hui.

«On a du fun, ça a l’air de rien, mais ça nous fait vraiment quelque chose de partir», a résumé une des bénévoles rencontrées par TC Media.