Lauriane Pétiquay: faire la différence chez les autochtones en milieu urbain
ENTREVUE. Native de Wemotaci, Lauriane Pétiquay, est arrivée à La Tuque il y a huit ans.
Lauriane Pétiquay est en poste depuis le 12 novembre 2018 à la direction générale du Centre d’amitié autochtone de La Tuque (CAALT). Auparavant, elle agissait en tant qu’animatrice communautaire. Elle connaît donc très bien la clientèle du centre avec laquelle on ressent de sa part beaucoup de bienveillance.
«Je suis sortie de la communauté pour mes études, mais la dernière fois que j’en suis sortie, c’était pour m’établir en ville, ici», lance-t-elle, d’entrée de jeu.
Le CAALT se veut une réconfortante ressource pour les autochtones qui arrivent en milieu urbain, tout comme ceux qui résident depuis longtemps. Elle est consciente que quand ils arrivent en ville, les enfants s’éloignent un peu de leurs racines autochtones avec, en premier plan, la langue. Ils ont besoin de renouer avec leurs racines.
Souvent, elle répétera durant l’entrevue qu’elle souhaite que le CAALT fasse la différence dans la vie des autochtones vivant à La Tuque. On sent qu’elle y tient beaucoup. Plusieurs y viennent quotidiennement: ils y trouvent une référence, puisque c’est un carrefour de services pour eux. À force de côtoyer la clientèle du CAALT, Lauriane Pétiquay est en mesure de mieux identifier et de comprendre ses besoins.
«Le centre d’amitié, c’est quelque chose qui me ressemble en tant que femme autochtone qui a décidé de s’établir en milieu urbain»
– Lauriane Pétiquay
Cette mère de trois enfants, qui ne s’imaginait pas nécessairement dans un poste de direction il n’y a pas si longtemps, perçoit sa nouvelle fonction comme un «beau grand défi». Elle a beaucoup d’éloges pour l’équipe d’une vingtaine d’employés, autochtones et non autochtones, qui l’accompagnent au quotidien.
«On est tous les jours en contact avec les gens. Il faut qu’on innove et c’est ce qu’on fait chaque année. En étant proche de nos membres, c’est plus facile d’innover. Pour y arriver, il faut une équipe dévouée. L’équipe est extraordinaire ici, elle a à cœur la cause».
«Je porte les valeurs du CAALT qui sont l’entraide, l’engagement, le respect. Ce sont des valeurs importantes pour les Premières nations», dit celle qui souhaite que le CAALT soit constamment branché sur les besoins de la clientèle.
Le Centre Sakihikan, qui œuvre sous l’égide du CAALT, est un autre élément de fierté pour Mme Pétiquay. Elle le voit comme une façon de créer un pont entre deux cultures.
Le pont entre deux cultures
Comment Laurianne Pétiquay voit-elle le CAALT dans cinq ans? «Si on recule il y a 5, 10 ou 15 ans, la proportion de gens qui ont choisi de vivre en milieu urbain est sans cesse en augmentation», dit celle qui pense que cette proportion va continuer de croître dans cinq ans.
Elle pense que le CAALT va se développer davantage et que la ville verra une présence très positive des autochtones. «Je pense que le développement touristique va nous permettre d’avoir une belle visibilité à La Tuque, en Mauricie et même au Québec. Avec le centre Sakihikan, le tourisme, la communauté Atikamekw, ça va nous permettre que La Tuque se démarque par la cohabitation. Je suis certaine que ça va aller en s’améliorant. On voir arriver de nouvelles initiatives un peu partout comme le colloque Vivre ensemble. Les gens s’impliquent et veulent faire du partenariat avec nous».