Jumeler l’amour des animaux et le bénévolat
MIRA. Isabelle Morissette s’est lancée dans l’aventure de l’adoption d’un chien en mars dernier. Elle est la seule famille d’accueil Mira à La Tuque. Avec son conjoint et ses deux filles, Isabelle Morissette a déjà un chien, mais son amour des animaux et le désir de s’investir dans un projet concret l’ont incitée à adopter un chien Mira. Le Labernois Oslo est né en janvier 2018, et elle l’accueille chez elle depuis le mois de mars. Une famille qui a déjà accueilli un chien Mira peut choisir son chien, mais pour une famille qui réalise l’expérience pour une première fois, c’est l’animal qui choisit sa famille. «J’ai toujours aimé les animaux et ça faisait longtemps que je voulais être une famille d’accueil pour un chien Mira. Les circonstances faisaient en sorte que je ne pouvais pas, mais quand l’opportunité s’est présentée, je me suis inscrite sur le site de Mira. J’avais envie de faire du bénévolat, mais d’une façon différente. Ça avait du sens pour moi de jumeler mon amour des animaux avec du bénévolat. Je sens que je vais remettre quelque chose à la société, un chien pour une personne qui a besoin. Ça reste une grande implication au niveau du temps», raconte Isabelle Morissette. La chef d’équipe aux enquêtes pour la Sûreté du Québec avoue qu’il y a eu une discussion familiale avant de prendre la décision définitive. «Mes deux filles de 10 et 12 ans comprennent qu’Oslo va repartir et qu’il travaillera pour quelqu’un. Il peut aussi être déclassé. Elles m’aident beaucoup dans le processus aussi, tout comme mon conjoint.» Isabelle avoue qu’il y a des hauts et des bas depuis qu’elle a adopté Oslo. «C’est encore un bébé, ou plutôt un adolescent, alors il a ses petites crises de temps à autre. Je lui apprends à ne pas sauter sur les gens, à être calme… Mais autant il peut être crasse, autant, quand on va dans les commerces, il est hyper calme et obéissant. J’ai un autre chien qui a sept ans et un chat. Oslo veut beaucoup jouer avec mon autre chien.» Le mandat de la famille d’accueil est de mettre le chien propre, et qu’il sociabilise en l’apportant partout où elle peut. Et comment ça se passe avec Oslo dans les commerces à La Tuque? «Ça va super bien. J’ai sensibilisé les commerçants que je connais à l’avance. Ça va bien partout où je vais, que ce soit à l’épicerie, à la pharmacie… Je suis allée avec Oslo à l’école de ma plus jeune parce que les élèves venaient de faire un travail sur les chiens Mira. Dans la cour d’école, les enfants qui voulaient le caresser pouvaient le faire. C’est certain que j’ai eu plein de questions.» Isabelle a aussi apporté Oslo au cinéma, lorsqu’elle est allée jouer aux quilles, chez le dentiste, à l’hôpital, au restaurant… ***
Les familles d’accueil au cœur de la Fondation Mira
MIRA. Sans les 256 familles d’accueil au Québec, il serait difficile pour la Fondation Mira de pouvoir offrir un chien de travail aux gens qui en ont besoin. Une famille d’accueil pour la Fondation Mira éduque et sociabilise le chien au cours de sa première année d’existence. On retrouve quatre races différentes: le Bouvier bernois, le Labrador, le Labernois (croisement du Labrador et du Bouvier bernois), et le Labernois de type St-Pierre, un croisement réalisé par la Fondation et nommé ainsi en raison du fondateur Éric St-Pierre. D’ailleurs, c’est son fils Nicolas qui a pris la relève à la direction générale de la Fondation Mira. «Le mandat des familles est d’éduquer le chien. Elles l’exposent à toutes sortes de situations pour qu’il sociabilise. Elles s’engagent émotionnellement, explique Nicolas St-Pierre. Les familles sont fières que le chien puisse aider une personne qui en a besoin. Elles sont déçues lorsque le chien est déclassé. Ce sont des pylônes importants pour la Fondation Mira.» Une famille accueille le chien dans sa résidence à partir de neuf semaines, et ce, pour une durée d’un an. Selon le directeur général, c’est commun de voir une famille accueillir les chiens un après l’autre. «Il y a même des familles qui ont eu une dizaine de chiens en adoption», ajoute-t-il. Une évaluation du tempérament du chien est réalisée par la Fondation Mira après un an. «On décide ensuite si le chien travaillera ou non, selon certains critères: s’il est peureux, trop actif, etc. Ce n’est pas nécessairement à cause de la famille, c’est vraiment basé sur le tempérament du chien», précise M. St-Pierre. S’il est classé, le chien sera attribué à une personne en lien avec sa grosseur et le tempérament. «Les chiens qui ont le tempérament calme pour être chien-guide, mais qui sont trop petits ne pourront pas servir à une personne aveugle. Automatiquement, ces chiens sont dirigés vers le programme de trouble du spectre de l’autisme (TSA). On a vraiment des qualificatifs pour chaque programme. Pour les trois programmes, nous n’avons aucune tolérance pour l’agressivité, pour les peurs excessives, et pour les attirances excessives.» Le processus peut être difficile pour une famille après un an de voir le chien partir, mais qu’en est-il de l’animal qui quitte son premier maître? «Le chien peut être perturbé émotionnellement à court terme, mais pas à long terme, répond le directeur général de Mira. Une réaction forte, ça dure une semaine. Pour la plupart des chiens, c’est réglé après deux jours. Il y a une relation qui se développe rapidement avec les entraîneurs. Par contre, les chiens n’oublient jamais. Quand une famille revient voir son chien après l’entraînement, celui-ci en reconnaît les membres et sont contents.» Pour les personnes aveugles ou à mobilité réduite qui reçoivent un chien, les familles sont invitées à rencontrer qui en héritera. «C’est toujours une belle paye pour la famille d’accueil de se rendre compte que l’année qu’elle a donnée au chien, ce sera des yeux, des jambes, des bras ou un ami qui fera une différence dans la vie d’un humain.»
- Statistiques pour la région
- 28: Nombre de bénéficiaires actifs avec un chien Mira au travail
- 10:Nombre de chiens avec des jeunes vivant avec un trouble du spectre de l’autisme
- 10:Nombre de chiens avec des personnes aux prises avec un handicap physique et/ou moteur
- 6:Nombre de chiens avec des non-voyants, dont une personne souffrant de surdicécité (sourd et aveugle)
- 2:Nombre de chiens dans des programmes spéciaux travaillant dans des centres de réadaptation
- 12:Nombre de familles d’accueil qui élèvent un chien Mira en Mauricie
- 256:Nombre de familles d’accueil au Québec