Élan de solidarité et de générosité pour un travailleur sinistré de PFM

SOLIDARITÉ.  L’usine Produits forestiers Mauricie (PFM) de Rivière-aux-Rats place l’être humain au centre de ses priorités et les travailleurs ainsi que la direction en ont présenté une preuve éloquente, tout dernièrement.

Le 16 août, un journalier de l’usine, Anthony Tremblay, a tout perdu lors de l’incendie qui a rasé l’immeuble où il habitait avec sa conjointe, sur la rue des Pommiers.

Immédiatement, deux employés et amis d’Anthony Tremblay, Stéphane Saint-Germain, superviseur et Alexandre Miller, mécanicien, ont mené une campagne de financement afin d’amasser de l’argent pour aider le couple.

«C’est un électro qui m’a dit que la maison qui avait passé au feu était celle d’Anthony. Du même coup, j’ai pensé qu’on pouvait faire quelque chose pour lui donner un coup de main. Je suis allé voir Marco (Rouillard) et je lui ai demandé si on pouvait faire quelque chose», raconte Stéphane Saint-Germain. Même réflexe d’Alexandre Miller : «Il fallait l’aider. Ce n’est pas drôle de tout perdre». Les deux hommes ont aussitôt fait le tour de leurs collègues de travail pour recueillir de l’argent, avec ce surprenant résultat.

La direction est fière de cette initiative, qu’elle a soutenue. «On ne voit pas ça partout. On est quand même 140 employés, mais on est à La Tuque, tout le monde se connaît. C’est vraiment un effet de région, un effet de famille», évalue pour sa part Megan Todd, superviseure des ressources humaines.

Anthony Tremblay se rappelle les événements de la nuit de l’incendie : «Je ne dormais pas, mais ma copine dormait. Le voisin, dont le logement a pris feu en premier, est venu frapper chez nous et nous a dit de sortir vite», a raconté Anthony Tremblay. La Croix-Rouge a apporté son support aux occupants de l’immeuble. «Tout le monde est en santé, c’est ce qui est important, estime le travailleur. Je suis quand même chanceux, toute ma famille est ici. J’ai habité chez ma grand-mère, le temps qu’on réussisse à repartir».

Le directeur de l’usine, Marco Rouillard perçoit là un geste qui correspond aux valeurs de l’entreprise, la santé, la sécurité et le bien-être. «Dans la santé et sécurité, il y a une notion de prendre soin de notre monde. On va prendre soin de nos travailleurs en usine en leur fournissant des articles de sécurité et en corrigeant des risques. On est capable aussi d’amener ça en prenant soin des individus, d’une façon plus communautaire», résume Marco Rouillard. Voilà pourquoi Produits Forestiers Mauricie a triplé le montant de 1 250$ amassé par les travailleurs, ce qui a permis de remettre un montant total de 5000 $, avec cette contribution de l’entreprise de 3 750$.

Le matin de l’incendie, c’est la première chose qu’on a dite au directeur à son entrée au travail : «Ça interpelle tout le monde, c’est un gars de la gang».

Anthony Tremblay est très reconnaissant envers les travailleurs ainsi que la direction de l’usine. Au-delà du montant amassé, l’élan de solidarité l’a profondément touché : «Je savais qu’il y avait une belle ambiance de ce côté-là, mais à ce point ! Marco aussi a embarqué avec le projet de tripler le montant, quand j’ai su ça j’étais seul avec ma copine et je pleurais littéralement […] C’est beau, l’argent, ça va me rééquiper, mais de savoir que tu es apprécié, parce qu’il y en a qui t’ont aidé, tu vois que le monde se tient».

Il a indiqué que sa conjointe, qui travaille au CIUSSS-MCQ de La Tuque, a aussi été aidée par des collègues de travail qui ont effectué une collecte de fonds.

Le couple est actuellement dans les démarches pour se meubler dans un nouveau logis. «Avec l’aide qu’on a eue, c’est un très bon départ», pense-t-il.