Des «vendeurs du Temple» dévoués

N’allez surtout pas croire que le terme «vendeurs du Temple» est péjoratif. Depuis plusieurs mois, des bénévoles de la paroisse St-Martin-de-Tours s’affairent à liquider les différents objets et meubles appartenant à l’église Marie-Médiatrice dans le but de préparer la venue de la Résidence des Bâtisseurs. Ils travaillent très fort pour cette cause

Le site est rapidement devenu une véritable fourmilière dans laquelle les bénévoles démontent et enlèvent les bancs, confessionnaux, portes, dans le but de les offrir à la population et aux institutions qui en auraient besoin.

L’affaire a été un franc succès, constate Marius Dubé, un des responsables de l’opération, peu publicisée.

Par exemple, les bancs d’église se sont vendus autant à La Tuque qu’à l’extérieur. «On en a vendu quatre à Québec, deux à Trois-Rivières, également deux à Montréal. La Tuque High School a acheté des grands bancs, Champagnat aussi. La polyvalente de St-Tite en a aussi acheté», disait le médecin à la retraite à TC Media. Les bancs sont d’une qualité notable : ils sont faits de chêne Casavant, le même bois dont on se sert pour les orgues.

«Les sept confessionnaux sont tous vendus. Il reste seulement celui de la chapelle», ajoute-t-il. Chacun d’eux a trouvé preneur pour la modique somme de 100 $. Un des bénévoles dans l’église a même confié en avoir acheté un.

De toute évidence, l’autel va devoir rester en place. On n’a pas trouvé preneur et la pièce pour laquelle on demandait au départ 8 000 $, mais qui est à donner aujourd’hui,  est difficilement manipulable, en raison de son poids très élevé. On a bien essayé, mais l’opération est impossible.

Toutes les statues retourneront à l’évêché, sauf une qui ira à l’église St-Zéphirin. Celle qui est située devant l’église figurera, pour sa part, dans une nouvelle partie du cimetière, tout comme la croix au-dessus du clocher. Les trois cloches ont aussi trouvé preneur : une ira à la Société historique, une autre à La Tuque High School et la dernière se retrouvera au cimetière paroissial.

Les tabernacles, calices et ciboires seront également amenés à l’évêché : on ne peut pas vendre les instruments liturgiques, bien que des gens se soient montrés intéressés à en acquérir. Une centaine de portes ont été mises  à vendre. « Seulement qu’au presbytère, on retrouvait 62 portes», a relevé Marius Dubé. Certaines sont capitonnées, d’autres massives, faites de chêne, il y en a de toutes les grandeurs.

C’est ce samedi 1er octobre que sera effectuée la cérémonie de désacralisation, à 16 h. Si les bancs se sont envolés plus vite que prévu, Ville de La Tuque prêtera des chaises pour les fidèles venus assister à cette célébration historique.

« Je ne savais pas dans quoi je m’embarquais, parce que l’église devait être désacralisée en février ou mars», avoue M. Dubé. Le jeu du bouche-à-oreille a fait son oeuvre : les gens appelaient dès le printemps pour réserver des bancs. Ainsi, 14 bancs de trois places, 42 bancs de quatre places et  52 bancs de huit places ont été mis à vendre. Au moment d’écrire ces lignes, il en restait quelques-uns, mais plus beaucoup. Pour ceux que ça intéresse, les bancs de trois places se vendent 50 $ chacun, les quatre places 70 $ et les grands bancs, 100 $. «C’est donné», confirme Marius Dubé.