«C’est un geste humanitaire, de compassion, d’accompagnement»
LOI. L’avocat spécialisé en droit médical, Jean-Pierre Ménard, a rencontré plus d’une soixantaine de personnes à l’occasion d’une activité d’information organisée par Une communauté animée pour les aînés de l’Office municipal d’habitation de La Tuque.
La conférence « mourir dans la dignité» a permis de mettre au clair la toute nouvelle loi concernant la fin de vie, adoptée récemment.
«Cette loi est axée sur le droit des gens de décider davantage comment il souhaite que se passe leur fin de vie», explique d’entrée de jeu Jean-Pierre Ménard.
Si on a véhiculé toutes sortes d’histoires à propos de cette loi, il rassure les gens en leur expliquant qu’elle «ne permet pas de tuer des patients».
« Ça permet au patient, lorsque la mort est là, de choisir le temps et la manière de mourir. La loi redonne également beaucoup plus de contrôle aux citoyens sur leur fin de vie. Elle leur donne des droits qu’ils n’avaient pas avant, comme le droit aux soins palliatifs. On en parlait avant, mais là, c’est dans la loi, c’est un droit. Ça oblige le système de santé à organiser des ressources», démystifie l’avocat.
S’il se trouve des gens qui appréhendaient la loi, on est maintenant en mesure de mieux la connaître et de l’apprivoiser. « Tous les obstacles ont été levés pour que la loi entre en vigueur et nous avons jusqu’à présent 20-25 cas (…) on a mis des verrous partout, pour éviter que qui que ce soit se fasse imposer une aide médicale à mourir», assure Jean-Pierre Ménard.
D’ailleurs, il existe toute une procédure avant d’y accéder. Il faut être dans une condition médicale précaire, qui correspond à ce que la médecine n’a plus grand-chose à offrir, autre que la poursuite de la souffrance. La personne qui est apte à y consentir doit remplir un formulaire.
«C’est un geste humanitaire, de compassion, d’accompagnement, qualifie Me Ménard. Il y a un noyau important de médecins qui s’impliquent dans la mise en oeuvre de cette loi-là».
D’ailleurs, le site www.vosdroitsensante.com fournit une foule d’informations à ce sujet. L’accès au dossier médical, le fait de recevoir des services d’un l’établissement, le consentement aux soins, la santé mentale et les soins de fin de vie, voilà quelques-uns des éléments sur lesquels on peut aller chercher de précieuses informations.
«Donner du pouvoir au citoyen», répète l’avocat qui soutient qu’il apprécie beaucoup rencontrer le grand public à qui il fait connaître les objets de la nouvelle loi sur la fin de vie.
Il insiste : les gens ont le contrôle sur leur décision de fin de vie et leurs choix en matière de santé. « Il faut que les médecins et les gens qui les traitent comprennent et respectent leurs choix. Il faut que les familles comprennent que même si on est une personne âgée, on a des droits. C’est une question de respect».
Pour Francine Beaupré, agente de milieu de vie à «Une communauté animée pour les aînés», une conférence comme celle de Me Ménard prend tout son sens. Outre l’isolement qu’on veut briser et les loisirs qui sont organisés de façon régulière, il y a un volet d’information qui s’avère important pour l’organisme qu’elle représente.
« Ça entre directement dans notre mandat. Comme cette loi vient tout juste d’être adoptée, on pense que les aînés sont très intéressés par la question», indique Mme Beaupré, très heureuse que Me Ménard ait accepté de passer par La Tuque en dépit de son horaire chargé.