Briser l’isolement, surtout quand le confinement devient lourd

COMMUNAUTÉ. En période de pandémie, les organismes communautaires qui touchent à la santé mentale de leurs usagers démontrent leur nécessité.

«Les gens gardent le moral quand même, mais on sent que c’est pesant», souffle d’entrée de jeu Josée Cloutier, directrice de l’organisme la Source, l’association des personnes handicapées du Haut-Saint-Maurice.

La demande est là, poursuit-elle, ajoutant que de nouvelles personnes se rendent dans son organisme.

«On est très résilient, on garde un esprit très positif

– Josée Cloutier

Demeurer chez soi devient plus lourd. «On travaille en collaboration avec le CIUSSS-MCQ et les gens du CIUSSS-MCQ nous réfèrent ces gens-là. Ils viennent aux activités de jour», explique Mme Cloutier.

Son organisme a dû s’ajuster à cette nouvelle réalité, tout en conservant son objectif de briser l’isolement.

Devant la demande qui s’est accentuée, on a fait l’embauche d’une nouvelle animatrice afin d’accueillir plus de gens. «On a quatre personnes qui viennent par jour et on peut leur permettre de venir deux fois par semaine».

La pandémie, les interdictions ont bousculé des routines parfois bien établies. S’il arrive que des gens soient un peu moins motivés, plus déprimés, on met tout en œuvre afin de les garder enjoués.

Les gens ont besoin de référence dans le temps, quand il est question de savoir quand prendront fin les restrictions. Et les consignes sanitaires en dévoilent très peu.

«Il faut discuter beaucoup avec eux pour leur expliquer que, oui, c’est de passage, ça va revenir à la normale, mais on ne sait pas quand […] On fait des activités toute la journée avec eux. Je pense que c’est réussi, car quand ils partent, ils sont contents», fait valoir Josée Cloutier.

Les activités sont différentes. Normalement, les sorties sont nombreuses pour les membres.

«On fait un peu de marche à l’extérieur. Aussi, on a beaucoup renouvelé notre matériel éducatif. Selon les besoins des personnes, on peut faire des ateliers de peinture, de jeux éducatifs, la Wii sur la télé», rapporte la directrice.

Pour Josée Cloutier, la pandémie a démontré la nécessité des organismes qui interviennent positivement, par leur mission, dans la santé mentale de leurs usagers : «La pandémie a apporté son lot de négatif, mais, en bout de ligne, je pense que les organismes communautaires sont beaucoup plus reconnus maintenant avec la COVID-19. On voit vraiment qu’on est essentiel. Ça va nous aider dans le futur pour les subventions».

La directrice a indiqué que son organisme est toujours disponible pour supporter sa clientèle. «On est très résilient, on garde un esprit très positif. On tient à aider ces gens-là encore davantage dans le futur», conclut-elle.

On retrouve une soixantaine de membres actifs à la Source et une quinzaine de membres sont présents de façon assidue. Deux animatrices à temps plein et une adjointe administrative complètent l’équipe de la Source, un organisme qui existe depuis 1992.