Adopter Parent et son école
PARENT. À les entendre parler de leur travail, on constate que les quatre enseignantes de l’école Notre-Dame-de-l’Assomption perçoivent leur mandat comme une chance. Dans un petit milieu, où tout le monde se connaît, l’école est le théâtre d’une proximité entre les gens qui favorise la réussite éducative, via un enseignement individualisé.
Lénnie Boudreault, Laurie Lambert, Julie Gagné et Lyne Lavallée se partagent les classes de maternelle à secondaire 3 de l’école, qui regroupe 18 élèves.
Elles ont conscientes qu’elles n’œuvrent pas dans le même contexte qu’une école du milieu urbain. Le défi: l’organisation, puisqu’elles enseignent simultanément à des classes différentes. Le défi devient un avantage.
«Ce ne sont pas les mêmes apprentissages. Mon défi est dans l’organisation de tout ça. Comment je fais pour que les élèves de 2e année soient concentrés alors que je suis avec les élèves de maternelle et vice-versa», évoque Lénnie Boudreault.
«Quand tu fais une chose, il faut penser à ce que les autres vont faire pendant ce temps-là», indique Lyne Lavallée, qui enseigne de la 3e à la 5e année du primaire.
Des classes plus petites augmentent-elles les chances de réussite ? Les enseignantes croient que oui. «On est au service bien plus facilement (des élèves). Dès qu’un élève a quelque chose, on est là. On le ressent, parce qu’on les connaît très bien. On est proche d’eux», poursuit Mme Lavallée.
«Ce n’est pas rare que les grands du secondaire soient avec les petits de maternelle, pour les aider. C’est une belle famille»
– Les enseignantes
«On est très près de l’enseignement individualisé, agir tout de suite vers les difficultés», pense Lénnie Boudreault.
Laurie Lambert et Julie Gagné enseignent toutes les matières à quatre élèves de 6e année jusqu’à secondaire 3 : «Quand trois sont au travail à un niveau, c’est vraiment un cours privé pour le quatrième élève».
Les Anges
Depuis trois ans, les Anges de la Boréalie font entendre leurs voix pour la communauté parentoise. «Ça a débuté par un petit projet. Ensuite, on a gagné Osentreprendre», rappelle Lyne Lavallée. On décelait une grande fierté chez les enseignantes quand elles abordaient le fait que le groupe s’est rendu participer à Secondaire en spectacle, au Complexe culturel Félix-Leclerc.
«On garde les élèves à dîner et on pratique le chant. On essaie de divertir la communauté avec nos prestations. Les gens viennent en grand nombre, ça répond à un besoin de divertissement», poursuit Mme Lavallée.
En plus du cross-country dans des sentiers autour du village en automne, les élèves ont droit à des activités spéciales, une fois par mois.
Les enseignantes se trouvent privilégiées de pouvoir être aussi près des élèves, dans un petit milieu qui permet cette proximité: «Ça vaut de l’or».
Adopter Parent
Originaire de La Tuque, Lénnie Boudreault a vu en l’école Notre-Dame-de-l’Assomption une belle opportunité d’acquérir de l’expérience, l’année dernière. Cela, au point où elle a souhaité revenir pour une deuxième année. «En tant que jeune enseignante, j’en apprends beaucoup. On est près de nos collègues, on apprend de tout le monde. C’est très enrichissant. Avoir peu d’élèves comme ça, pour commencer, c’est fantastique, j’adore ça, j’ai du temps pour eux», rapporte Lénnie Boudreault.
«Quand je suis arrivée ici, je venais comme prof de maths, mais j’ai vu que ce n’était pas que les maths que j’avais à enseigner. Au début, je voyais ça gros, mais on s’améliore de jour en jour et c’est vraiment enrichissant pour notre carrière», dit pour sa part Laurie Lambert.
Line Lavallée est arrivée à Parent en 1988. Elle fait mentir la croyance comme quoi, souvent, les enseignants qui arrivent dans un petit milieu ne s’y installent que temporairement. Comme elle voulait obtenir une permanence rapidement, elle a choisi ce petit milieu. Elle y rencontre son conjoint et n’a jamais quitté Parent. «Je suis la Mère Teresa de l’école», blague-t-elle. Ses collègues n’hésitent pas à confirmer que l’adaptation à leur nouveau milieu s’est avérée plus facile grâce à elle.
Les enseignantes préparent aussi les élèves à quitter Parent pour poursuivre leurs études secondaires, puisque les niveaux 4 et 5 n’y sont pas offerts.