Wemotaci tient à une représentation atikamekw au conseil de Ville de La Tuque

Rejetée à l’occasion du récent débat des candidats à la mairie de Ville de La Tuque du 22 octobre, le Conseil des Atikamekw de Wemotaci (CAW) a réitéré l’importance d’une représentation atikamekw au conseil municipal de La Tuque.

Il y a quelques mois, Wemotaci avait suggéré la présence de deux représentants atikamekw au sein du conseil de ville. La question a été posée aux candidats, le 22 octobre.

«Pour mieux saisir le besoin des Atikamekw de Wemotaci d’avoir des sièges réservés au conseil municipal, il faut comprendre que l’agglomération de Ville de La Tuque administre un territoire qui va bien au-delà de la municipalité. Notamment, la ville octroie chaque année des baux de villégiature qui permettent à de nouveaux occupants de s’installer directement sur le territoire ancestral des Atikamekw de Wemotaci, qu’on appelle le Nitaskinan», explique le conseiller délégué aux communications et à la gestion du territoire de Wemotaci, Patrick Boivin.

Il ajoute que les baux de villégiature sont octroyés unilatéralement par Ville de La Tuque sans consultation et accommodements suffisants auprès des chefs de territoire de la communauté.

«Chaque année, des chefs de territoires sont confrontés à une cohabitation forcée, et parfois malheureusement conflictuelle, avec de nouveaux arrivants qui ne savent pas qu’ils sont appelés à cohabiter avec la présence atikamekw sur le Nitaskinan», ajoute le conseiller.

Wemotaci retient que Ville de La Tuque a un intérêt financier à octroyer de plus en plus de baux de villégiature.

Mais les Atikamekw de Wemotaci soutiennent ne pas en retirer des bénéfices et en subissent les impacts.

«La question des baux de villégiature n’est qu’un exemple parmi plusieurs pour montrer que les pouvoirs de décision de Ville de La Tuque ont des impacts directs sur des occupants du territoire des Atikamekw de Wemotaci. C’est cet état de coexistence sur le même territoire qui justifie le besoin de créer des structures décisionnelles de cogestion. En ce moment, l’absence de ces structures de cogestion et l’absence de représentation des Atikamekw de Wemotaci au conseil municipal perpétuent un modèle qui n’est pas fondé sur le respect mutuel entre nos peuples», pense également M. Boivin.

Les Atikamekw ont dit espérer que la présentation des candidats à la mairie de ce mercredi 27 octobre soit orientée «vers l’accueil de solutions faisant la promotion du bien vivre-ensemble et non sur le rejet pur et dur d’idées porteuses de réconciliation».