Vive inquiétude à Parent

PARENT. Les entreprises commerciales d’hébergement et de restauration du secteur Parent de Ville de La Tuque ont lancé un cri d’alarme lors de la dernière assemblée du conseil municipal.

Ils reprochent au groupe Rémabec d’excéder un nombre de places initialement prévu en hébergement et en restauration dans un camp forestier, initialement destiné aux travailleurs de l’usine de sciage.
Entre autres, la conseillère municipale Sylvie Lachapelle en a fait état, elle qui est également propriétaire de l’hôtel Central avec son conjoint, Jean Dupont.
«Nous avons cru à la parole des dirigeants. Ils nous ont confirmé que ce camp était seulement pour les travailleurs de la scierie qui venaient de l’extérieur, explique Mme Lachapelle, rappelant une correspondance de février au cours de laquelle il était question que seuls les travailleurs de l’extérieur qui y sont logés auraient droit au service de repas.
Selon ses dires, la cuisine du camp forestier est ouverte pour toutes les entreprises forestières entrant dans le secteur. 

«Les sous-contractants et ce n’était pas assez encore, les gens du CN, ont accès à ce service. Bientôt ce sera également la SOPFEU et les reboiseurs», a-t-elle également énuméré .
Elle évalue qu’environ 15 à 20 personnes ont déjà perdu leur emploi dans des commerces du village.
«Tout ceci met en péril la survie des commerces», déplore-t-elle.
Jean Dupont, également propriétaire de l’hôtel Central, n’hésite pas à qualifier la situation actuelle de catastrophique. «Le complexe de Rémabec comprend 141 chambres et une cafétéria de 200 places. C’est bien loin des 100 chambres demandées devant la population de Parent. En plus, 66 chambres pourraient s’ajouter. Là, c’est trop», lançait M. Dupont à la période de question de l’assemblée publique du conseil municipal.

«Ce n’est pas assez, apparemment que Rémabec voudrait mettre de l’essence et une salle d’entraînement pour leurs travailleurs. Ce sont des services que nous avons déjà», a laissé entendre Sylvie Lachapelle.

«Tous les travailleurs forestiers ainsi que toutes les compagnies ont été obligés d’aller demeurer dans ce complexe. Plus aucun travailleur ne mange ni ne loge dans les commerces de Parent» ajoute cet ancien maire du village.

Le printemps s’en vient, les travailleurs de la plantation arriveront bientôt. «Les 66 chambres seraient prévues pour eux», poursuivait Jean Dupont, visiblement exaspéré.
Selon ce dernier, même la SOPFEU bénéficierait d’une entente d’hébergement avec Rémabec et pourrait la poursuivre à condition que ses travailleurs soient nourris à la cafétéria du complexe forestier.

«Comment voulez-vous concurrencer les prix? Coucher, déjeuner, dîner, souper: 25 $ par jour. À ce prix-là, sûrement qu’ils ont l’aide du gouvernement. C’est une concurrence déloyale», laissait tomber Jean Dupont devant le conseil, invitant la maire de La Tuque à s’impliquer activement dans le dossier.

«Je prends cela très au sérieux, lui a répondu le maire Normand Beaudoin. On a eu une rencontre avec Rémabec et Sylvie Lachapelle et ils nous ont dit des choses. Malheureusement, ça ne semble pas s’enligner vers ça. C’est une belle entreprise, ils ont beaucoup investi dans le moulin à scie, mais ils doivent être un bon citoyen corporatif. À l’heure actuelle, ce n’est pas ça qu’ils démontrent, j’en suis très déçu» a manifesté le maire Beaudoin.

On devrait en savoir plus au terme d’une assemblée de quartier impliquant des dirigeants du groupe Rémabec, le 10 mai. Les autorités municipales de Ville de La Tuque seront présentes.
Normand Beaudoin a indiqué qu’il souhaitait travailler pour que les gens de Rémabec laissent de l’espace aux commerçants de Parent.  Il souhaite même rencontrer les dirigeants de Rémabec avant la rencontre du 10 mai.

Quant à Rémabec, elle se montre ouverte à trouver des solutions.