Vigile en mémoire de Joyce Echaquan
Une commémoration a eu lieu, hier, en début de soirée au Centre Sakihikan, en mémoire de Joyce Echaquan, cette femme de 37 ans de Manawan décédée à l’hôpital de Joliette dans des circonstances nébuleuses.
«C’est inacceptable ce qui s’est passé, la façon dont cette femme a été traitée», lance d’entrée de jeu Laurianne Pétiquay, directrice générale du Centre d’amitié autochtone de La Tuque (CAALT).
Mme Pétiquay était parmi les organisateurs de cette vigile.
Comme toutes les personnes présentes aux abords du lac Saint-Louis, elle croit que personne, peu importe l’âge, l’identité, ne devrait subir un tel traitement.
Comme ç’a été fait dans plusieurs villes du Québec, cette manifestation spontanée a permis à tous ces gens de lui rendre un dernier hommage.
Près d’une soixantaine de personnes se sont recueillies à cette occasion. Des chants traditionnels, des messages, et aussi une envolée de lanternes illuminées ont permis de rendre hommage à Joyce Echaquan.
Au moment d’aller acheter les lanternes, le hasard aura voulu qu’il n’en reste plus que sept disponibles, soit exactement le nombre d’enfants de Joyce Echaquan. Ces sept lumières se sont envolées dans le ciel, tout juste à la fin des messages lus devant le public présent.
«La lumière c’est très symbolique, C’est un message d’espoir, que la vie continue», ajoute Laurianne Pétiquay.
«Justice pour Joyce», »Stop racisme», pouvait-on lire sur des affiches que montraient des gens sur place.
À propos de la vidéo qui a été mise en ligne et qui a abondamment circulé sur Internet, Mme Pétiquay pense que c’était une façon, pour Joyce Echaquan, de dénoncer ce qu’elle était en train de vivre.
L’organisatrice a tenu à remercier les gens qui se sont déplacés.
«Les membres qui utilisent nos services ont beaucoup réagi à ce qui s’est passé. Créer ce moment-là a été super important», pense Laurianne Pétiquay.
La société de demain, affirme-t-elle, est une responsabilité collective, autant des citoyens que du gouvernement. «C’est à nous de la bâtir»
Chandelles en main, les participants ont tous fait un tour du lac Saint-Louis, après quoi ils les ont déposées tout près du centre Sakihikan, comme pour faire jaillir la lumière dans la nuit.
Elle rappelait que la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec a généré 142 mesures. «Actuellement, il y en a deux (qui ont eu des suites). Il y a encore du travail à faire» conclut la directrice du CAALT.