Vêtements Maya : surprenant croisement entre une fille de ville et un trappeur
MODE. Quel genre d’amalgame pourrait donner une fille de la ville avec un trappeur aguerri ? Cela peut s’avérer très surprenant. Un jeune couple latuquois, Mélissa Lauzon et Alexis Harvey, ont créé leur propre entreprise, conjuguant leurs passions pour le trappage et la confection de vêtements mode.
L’entreprise les Vêtements Maya (Maya Clothing) a vu le jour en juin dernier à La Tuque, de leur désir de travailler leurs passions. Actuellement, des tuques de laine avec pompons en fourrure sont confectionnées à la résidence du couple. Les produits sont exclusivement Haut-Mauriciens : les tuques préfabriquées sont assemblées à La Tuque avec des fourrures d’animaux qui proviennent toutes des forêts avoisinantes.
«On est revenus à La Tuque pour y rester. On veut devenir un leader important dans le marché des vêtements confectionnés avec de la fourrure», ambitionne Mélissa Lauzon, qui voit à l’assemblage des vêtements et à la commercialisation. L’entreprise est toute jeune, mais semble avoir le vent dans le pompon, avec un carnet de commandes qui dépasse les limites de la Haute-Mauricie.
Respectueux des animaux, Alexis Harvey croit fermement que sa façon de faire peut redorer l’image des trappeurs, qui peuvent à tort être associés au fait de tuer des bêtes dans la souffrance. «Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les animaux ne souffrent pas du tout. Leur mort est instantanée. On n’est pas là pour faire du mal aux animaux», insiste le trappeur. Le prix des fourrures ayant chuté ces dernières années, il souhaitait trouver une façon d’y ajouter de la valeur, via la transformation de ce produit.
Entreprise en développement
«Puisque nous utilisons de la vraie fourrure, elle garde son éclat longtemps», garantit Mélissa Lauzon, qui puise une partie de son expérience via un récent emploi dans une entreprise de Trois-Rivières liée à la commercialisation de la mode.
Le loup blanc, le renard roux, argenté ou blanc, le raton laveur, le vison, l’ours ou la martre, voilà autant de types de fourrures qui peuvent être utilisées par les Vêtements Maya, dépendamment des captures d’Alexis Harvey ou des autres trappeurs locaux à qui il fait appel.
Outre leurs tuques «La Tuque», les deux jeunes gens d’affaires s’apprêtent à produire, à moyen terme, des manteaux sans manches, mitaines, foulards et enveloppes pour bébés. L’entreprise pourrait aussi se lancer dans la confection de bijoux avec griffes ou dents d’ours. «Bien que la qualité prédomine chez nous, on veut toujours demeurer dans le marché des produits abordables», signale Mélissa Lauzon.
Dans ses projets, le couple aimerait éventuellement exporter ses produits vers la France, puisqu’on sent un coup de cœur des Français pour les produits de fourrures québécois. Déjà, les consommateurs de La Tuque, de La Mauricie, de l’Outaouais et d’Ottawa ont commencé à faire appel à leurs produits. Il y a plus, des entreprises de Montréal songent à les distribuer. Pourquoi ? «C’est parce qu’on utilise de la vraie fourrure»
«Nous priorisons l’achat via le web», précise Mélissa Lauzon. Si le commerce n’a pas de site web transactionnel, sa page Facebook constitue la façon de rejoindre ses propriétaires.
Alexis le trappeur
Malgré son jeune âge, Alexis Harvey sait de quoi il parle quand il aborde le sujet du trappage. Cela le passionne depuis l’âge de 5 ou 6 ans, soit au moment où son grand-père lui apprenait les rudiments de cet art.
Plusieurs trappeurs de longue date lui ont prodigué de bénéfiques conseils au fil des ans. Il constate toutefois que les jeunes adeptes du trappage sont plus rares ces années-ci et souhaiterait bien voir naître un nouvel engouement. Il s’implique donc pour faire connaître le trappage et invite quiconque a des questions à le contacter.