Une usine toujours précaire, déplore le syndicat de Rivière-aux-Rats

FORÊTS. La CSN constate la précarisation toujours présente des 300 emplois de fin de l’usine de Rivière-aux-Rats de produits forestiers Mauricie, un an après avoir sonné l’alarme.

Le syndicat a rappelé qu’il y a un an, presque jour pour jour, la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CNS), le Conseil central du Cœur-du-Québec et le syndicat des travailleurs et travailleuses de la scierie Abitibi-Consolidated, tous affiliés à la CSN, interpellaient l’entreprise pour lui demander de réinvestir à Rivière-aux-Rats, afin de maintenir ces emplois dans la région.

On sait que Produits Forestiers Mauricie avait nourri un projet d’investissement de plus de 8 M$ pour moderniser les installations de Rivière-aux-Rats. Le syndicat déplore que l’investissement n’ait pas été apporté. Par la modernisation apportée à l’usine, le projet d’investissement aurait engendré un troisième quart de travail, créé 40 emplois et consolidé 90 autres en forêt. Québec avait déposé une offre supplémentaire de 120 000 mètre cube de bois considérée insuffisante.

La CSN a rappelé que les syndiqués ont accepté de nombreuses concessions dans les dernières années, «pour aider la compagnie et assurer la pérennité des emplois», notamment par des baisses salariales.

«La compagnie a toutes les conditions favorables pour justifier un investissement de cet ordre, afin de consolider et moderniser sa scierie. Il faut que PFR annonce rapidement ses intentions pour permettre aux travailleuses et aux travailleurs de réintégrer leur emploi », affirme Alain Lampron, président de la FIM-CSN. « Que PFR prenne enfin ses responsabilités et que cesse le temps de l’incertitude », poursuit-il.

« Le plus frustrant pour la région, c’est de voir du bois d’ici acheté aux enchères et envoyé ailleurs pour être traité, alors que nous avons tout en mains ici pour le faire, ajoute Paul Lavergne, président du CCCQ-CSN. Que les dirigeants de PFR le veuillent ou non, ils ont une responsabilité auprès des gens d’ici. »

Le président du Syndicat des travailleurs de Rivière-aux-Rats, Herman Martel, s’explique mal comment le bois de la Mauricie est transféré vers les usines du Lac St-Jean. Il interpelle les élus de la région. « Nous avons l’impression d’être largués par PFR et nous souhaitons réellement que les élus de notre région soient proactifs afin de trouver une solution satisfaisante », a-t-il lancé. Selon la CSN, un sentiment d’abandon qui est renforcé par des «investissements de 16 M$ réalisés dernièrement par PFR dans cette région».

« Et nous, là-dedans, pourquoi n’y a-t-il rien pour notre région et ses 300 emplois ? » termine-t-il.

Quant à lui, le directeur général de la Coopérative forestière du Haut-St-Maurice, Claude Dupuis, laisse intact l’échéancier du printemps pour la réuverture de l’usine.