Une relève présente chez les Germain

ENTREPRENEURIAT. Passer le flambeau est une étape difficile pour certains entrepreneurs qui souhaitent s’assurer d’une relève. Pour d’autres, cette relève arrive de l’intérieur. C’est ce qui est en train de se produire au garage Germain et Audy de la rue Bostonnais, à la Terrasse St-Maurice. Marie-Claude et Benoît, les deux enfants du propriétaire, Jean-Claude Germain, sont tranquillement en train de prendre la relève de l’établissement. Le paternel ne quittera pas, mais à partir du 1er février, il prendra les décisions de l’entreprise conjointement avec ses deux enfants. Benoît gérera les opérations quotidiennes du garage, les commandes de pièces, alors que Marie-Claude verra à l’administration de l’entreprise. Une succession logique, pour celui qui a implanté son entreprise en 1981 et qui souhaite la voir évoluer encore. Responsable du garage depuis six ans, Benoît a commencé dans l’entreprise à l’âge de 15 ans, alors qu’il était pompiste. Il a gravi les échelons, comme tout le monde le ferait. Il en connaît maintenant beaucoup sur les rouages de l’entreprise familiale. «Je suis rendu là. Je vais faire le même travail que je faisais, mais un peu plus, avec les décisions que nous allons prendre ensemble», affirme Benoît Germain, qui connaît tous les clients de l’entreprise. Marie-Claude a, elle aussi, commencé dans le dépanneur, alors qu’elle était toute jeune. Elle a occupé un emploi pendant huit ans à la Banque Nationale, avant de décider de relever ce nouveau défi. En 1998, le dépanneur voit le jour, tel qu’on le connaît aujourd’hui, suite à un agrandissement. Une porte du garage était enlevée pour faire place à une plus grande place dans le dépanneur. D’enseignant à homme d’affaires Jean-Claude Germain a témoigné sa confiance en l’économie de La Tuque à plusieurs occasions, non seulement par les investissements apportés à son commerce, mais aussi lorsqu’il a quitté un poste en enseignement pour se lancer à temps plein dans son entreprise. Il faut dire que les événements ont un peu forcé la main de l’enseignant en mécanique. Les orienteurs suggéraient de moins en moins aux jeunes de s’inscrire aux cours d’exploration, ce qu’il enseignait. Il s’est retrouvé en surplus d’affectation, donc suppléant. Un poste de remplacement de trois mois en enseignement religieux a alors fait réaliser à M. Germain que ce n’était pas sa tasse de thé. Il n’en fallait pas plus pour qu’il plonge dans le commerce, rachetant l’ensemble de l’entreprise. Le tempérament d’entrepreneur l’aura emporté sur la sécurité d’emploi. À parler avec Jean-Claude Germain, on voit tout de suite qu’il ne l’a jamais regretté. Aujourd’hui, avec le recul, il affirme que sa décision d’avoir scindé son dépanneur et son garage, il y a six ans, était la meilleure chose à faire. Des prophètes de malheur lui avaient prédit qu’il courait à sa perte en quittant «la route», pour installer son garage à la terrasse St-Maurice. Il les aura fait mentir. «On a même beaucoup de nouvelle clientèle», insiste Benoit Germain. Le garage vient d’agrandir, dernièrement, pour répondre aux nouveaux besoins, dont ceux de la comptabilité, ce que gérera Marie-Claude Germain. Le transfert graduel des connaissances est une chose importante pour Jean-Claude Germain. «Ce que je sais, je ne l’ai pas appris dans une journée. Ça m’a pris 35 ans. Demain matin, si je quitte, il faut qu’ils apprennent 35 ans de ma vie. Ça ne se fait pas». «On veut que ça continue, que ça grandisse», conclut Marie-Claude Germain. Une douzaine de personnes trouvent du travail au garage Germain et Audy.