Une pétition est lancée pour que l’argent de la Fabrique reste pour l’église

PATRIMOINE.  Formé en avril 2018, le groupe de citoyens qui milite pour la sauvegarde de l’église Saint-Zéphirin vient de lancer une pétition qui est disponible dans quelques endroits publics de La Tuque.

L’objectif : s’assurer que l’argent appartenant à la Fabrique soit consacré uniquement aux travaux pour la sauvegarde de l’église Saint-Zéphirin.

«Nous demandons que les centaines de milliers de dollars accumulés, en réserves et/ou placement, servent principalement au bâtiment église; et que le tout soit confirmé à la population latuquoise», peut-on lire dans le libellé de la pétition.

On sait que la planification stratégique de cinq ans présentée l’été dernier par la paroisse Saint-Martin-de-Tours créera trois entités : le cimetière, l’église ainsi que la paroisse qui deviendra un carrefour de vie attractif, via le presbytère.

Via cette planification, des travaux ont notamment été prévus au presbytère, pour améliorer sa rentabilité. On louerait deux appartements dans les étages supérieurs, mais on ne connaît pas encore le montant d’argent qui y serait investi.

«On demande aussi que la Fabrique fasse un grand ménage dans ses finances pour mieux s’orienter pour son futur et partir d’aplomb avec ses trois plans d’action […] Comme citoyens, on trouvait qu’ils allaient un peu vite, ils divulguent aux gens qu’ils vont rénover le presbytère, mais il n’y a aucun plan d’action. On trouvait les annonces un peu prématurées», François Paré, un des membres du groupe de citoyens qui milite pour la sauvegarde de l’église Saint-Zéphirin.

M. Paré insiste : il n’est nullement question d’affrontement avec la Fabrique. «Je ne suis pas en train de dire qu’ils n’ont pas à cœur de sauver la bâtisse, l’église, non plus. Mais je pense qu’ils n’ont pas le même souci d’injecter autant d’argent que nous, on pense qu’il y en a de disponibles. On suppose qu’ils ont des centaines de milliers de dollars en réserve et en placements».

Il cite un montant de 200 000$, auxquels s’ajoute la vente des églises de Grande Anse, de La Croche et de Lac-Édouard ainsi que fonds de l’ancienne paroisse Saint-Hubert. Au cours de la dernière assemblée du conseil municipal de La Tuque, un des membres du groupe, Jacques Hamel, a pris la parole pour faire part d’une résolution de son groupe demandant que, pour rétablir le lien de confiance avec tous les partenaires potentiels, un mandat d’audit soit confié à un membre en règle de l’Ordre des comptables professionnels agréés du Québec sur les opérations de la fabrique de la paroisse Saint-Martin-de-Tours et que des états financiers soit dressés.

Le groupe s’inscrit contre la rénovation du presbytère «en y investissant des sommes d’argent qui n’ont pas nécessairement été dévoilées au grand public ou aux paroissiens».

«Là où on a une difficulté, c’est quand on nous dit qu’on ne veut pas investir d’argent dans le maintien en bon état, à court, moyen et long terme de l’église, mais que, par contre, on ne ferait pas de cas de prendre cet argent et l’investir dans le presbytère», signale M. Paré.

On pense que la rénovation du presbytère pour les nouveaux projets de la fabrique pourrait coûter beaucoup d’argent. De l’argent qu’on préférerait voir être investi dans l’église Saint-Zéphirin.

Comme toile de fond, on veut éviter que l’église Saint-Zéphirin devienne éventuellement un éléphant blanc. «On n’en est pas là actuellement», nuance toutefois François Paré.

Le groupe prétend que la Fabrique devrait garder l’argent disponible en réserve pour un éventuel projet avant de s’attaquer au presbytère. «Après cela, il pourrait y avoir des investissements ailleurs pour la Fabrique».

La porte-parole des marguilliers de la paroisse Saint-Martin-de-Tours, Sylvie Girard, a indiqué à L’Écho de La Tuque que son groupe devait se rencontrer en début de la semaine prochaine, après quoi on fera connaître sa réaction.