Une hausse déraisonnable, selon la FédéCP

NATURE. Ébranlée par la hausse des tarifs des permis de chasse et de pêche, La Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs (FédéCP) ne considère pas raisonnable cette nouvelle grille de tarifs.

Celle-ci pense que le gouvernement québécois n’a pas tenu sa promesse que les québécois ne subiraient aucune augmentation de taxes ou de tarifs pour 2015-2016.

 

«La hausse excède ce qui aurait pu paraître acceptable aux yeux des amateurs de chasse et pêche», affirme la FédéCP.

«La FédéCP était pourtant prête à défendre le principe d’une augmentation raisonnable afin de maintenir des emplois d’agents de protection de la faune, de biologistes, de techniciens et autres professionnels de gestion de la faune. Mais est-ce qu’une hausse de 12,65 $ pour l’achat d’un permis de chasse à l’orignal est raisonnable? Celle de 42 % pour l’achat d’un permis de pêche l’est-elle plus? La FédéCP, ses membres et ses collaborateurs croient que non», poursuit l’organisme.

La FédéCP ne digère pas les hausses respectives de 24 %, 21 % et 42 %, pour le petit gibier, l’orignal et la pêche.

«Selon les dires du MFFP, cette hausse permettra de moderniser l’industrie de la faune. On peut comprendre que l’injection de nouveaux fonds pourrait aider à rencontrer les défis de formation de la relève, à assurer la cohésion du secteur de la faune et à maintenir l’impact économique relié aux activités fauniques en prévision des années à venir. On conçoit également que les nouveaux revenus aideront en outre à favoriser l’accessibilité à la ressource, notamment en améliorant les conditions d’accessibilité aux plans d’eau et à la chasse en milieu municipalisé. Mais était-il nécessaire d’y aller avec une augmentation aussi substantielle? », demande la FédéCP,

 

Toutefois, la FédéCP se réjouit que le ministre Laurent Lessard ait tenu parole au sujet du maintien du programme de Réinvestissement dans le domaine de la faune (RDF). Pour la FédéCP, cela rend possible la mise en oeuvre de projets d’amélioration de l’offre liée aux ressources fauniques, de développer et diversifier les clientèles pratiquant des activités liées à la faune, de sensibiliser les publics non pratiquants et de consolider le partenariat en matière de gestion de la faune.

 

«Mais la FédéCP ne demeure pas moins sceptique quant au bien-fondé d’une augmentation aussi forte (elle aurait pu être modulée autrement pour obtenir les mêmes résultats), à l’heure où la séduction de la relève devient tellement importante. Il est assez ironique de constater que le même discours avait été tenu en 2009, lors de la hausse des tarifs qui était survenue après plusieurs années de gel. Suivie d’une indexation annuelle, cette hausse devait pouvoir assurer au MFFP de boucler ses budgets. Force est de constater que les prévisions étaient erronées et que les amateurs devront débourser encore plus pour permettre le maintien du secteur de la faune», indique l’organisme.

«Une nouvelle question surgit par ailleurs dans la tête des amateurs de prélèvement faunique. En effet, même si le principe de l’utilisateur-payeur est assez bien accepté de ces derniers, ils commencent à se demander pourquoi ils sont les seuls à payer pour l’offre faunique qui, tel que le communiqué du ministère l’indique, profitent chaque année à des millions d’amateurs de plein air. Au Québec, la gestion de la faune n’est pas effectuée seulement en fonction des activités de prélèvements, mais aussi pour l’ensemble de la population, qui profite d’une gestion adéquate des populations et des habitats fauniques », s’interroge également Pierre Latraverse, président provincial de la FédéCP.