Une direction générale intérimaire jugée coûteuse à La Bostonnais

À partir du début du mois d’août, la municipalité de La Bostonnais pourra compter sur une nouvelle ressource à la direction générale de façon intérimaire.

Selon ce qu’a expliqué Rachel Fluet, mairesse, Carole Perron, une administratrice de grande expérience, vient au secours des municipalités qui ont des problèmes de direction générale ou de gestion. Elle pourra efficacement remettre La Bostonnais sur les rails, en attendant une direction générale permanente.

Mais la facture s’élèvera à 750$ par jour (3000$ par semaine) pour retenir ses services, en plus des frais de repas, d’hébergement et d’essence. La directrice générale intérimaire travaillerait quatre jours par semaine.

«Elle a le potentiel et la capacité de redresser tout ça. Si on veut embaucher des gens, elle fait les tests psychométriques, on évite des frais de milliers de dollars […] Notre avocat nous a dit qu’on est en voiture avec cette dame-là», poursuit Rachel Fluet. Sa candidature avait été proposée en mars, mais La Bostonnais l’avait d’abord refusée en raison des coûts jugés excessifs. La municipalité s’est ravisée, vu l’urgence de la situation.

Les élections s’en viennent, ajoute Mme Fluet, référant au fait que la directrice générale occupera aussi la présidence d’élections.

Le conseiller François Baugée n’a pas caché avoir d’abord été surpris par le tarif que devra verser La Bostonnais, mais la municipalité n’a pas tellement le choix : «Elle va peut-être rester un mois, un mois et demi, deux mois. Il y a une autre candidate qui va peut-être entrer en ligne de compte et cette dame-là, Mme Perron, aura aussi comme mission de former la nouvelle».

On sait que le poste est vacant depuis janvier dernier, ayant été occupé quelques semaines l’hiver dernier par Yves Tousignant, à la demande des deux commissaires de la Commission municipale du Québec qui ont géré la municipalité alors qu’il n’y avait plus quorum au conseil municipal.

Les citoyens ont fait part de leur surprise à la période de questions, face aux coûts pour la petite municipalité.

«J’ai vérifié avec le comptable pour savoir si on avait la possibilité de payer et il n’y a pas de problématique. On ne paie pas de «dg» depuis un bout», assure la mairesse.

Les élus ont fait ressortir que l’aspect administratif manque à La Bostonnais. Depuis mai, les transactions ne se font plus et des comptes attendent pour se faire payer, d’où l’urgence de la situation. La conseillère Renée Ouellette, qui siège au comité des finances, déplore ne pas être au fait des finances de la municipalité depuis qu’il n’y a plus de direction générale : «Les dépôts ne sont pas faits, les paiements ne sont pas faits. On ne sait rien. On est deux au comité des finances et on ne sait rien. C’est de valeur, mais c’est comme ça».

La mairesse a toutefois laissé entendre que La Bostonnais compte actuellement sur un bas de laine «d’un demi-million», un montant qui pourrait bouger selon les dépôts ou les retraits qui seront effectués dès un retour à la normale avec une direction générale.

«C’est spécial qu’on ne soit pas capable de savoir où on s’en va avec l’argent. Il y a un comptable qu’on paie combien par année ? Il n’est pas capable de nous renseigner ?», questionne M. Baugée.

Le fait qu’il n’y ait plus de secrétaire-trésorière adjointe pour entrer les données dans le système comptable de la municipalité depuis le mois de mai fait qu’il est difficile d’obtenir l’heure juste, puisque les comptes à recevoir, à payer, les dépôts, ne sont pas entrés dans le système comptable. L’opération ne peut pas être effectuée par des élus.

Déjà, la mairesse Rachel Fluet avoue qu’elle ratisse large ces jours-ci. «Toute la «job» que je fais, ce n’est pas à moi de faire ça. C’est une «job» de dg».