Une bataille à finir!
CANCER. Lorsque Guylaine Rioux Simard a reçu un diagnostic de cancer du sein il y a trois ans, elle a subi tout un choc. «On pense toujours que ça n’arrive qu’aux autres, mais ça peut arriver à n’importe qui», souligne celle qui suite au choc, a décidé de se battre corps et âme contre la maladie.
«C’est comme dans la publicité», mentionne-t-elle en faisant référence à cette annonce dans laquelle la personne atteinte reçoit son diagnostic et tombe à la renverse, tout comme sa famille. «Je suis sortie prendre l’air, j’avais besoin de me ressaisir», se souvient-elle. Lorsque je suis revenue dans le bureau, j’avais décidé de me battre et de vivre. Je me suis dit que je n’avais pas le choix, je devais embarquer là-dedans jusqu’au bout».
Guylaine s’estime chanceuse. Le cancer qu’on lui a diagnostiqué n’était qu’au stade 1. «J’ai toujours fait l’examen de mes seins. Mon médecin me l’avait tellement dit que je faisais l’examen de mes seins tous les mois», explique-t-elle.
N’eût été sa vigilance, le diagnostic aurait pu être très différent. «Il faut que les femmes fassent cet examen chaque mois. Je l’ai dit et redit à mes filles. Faites votre examen, apprenez à connaître vos seins, comme ça, vous réaliserez rapidement le moindre changement», répète-t-elle à qui veut l’entendre, ajoutant que c’est une question de vie.
Après le diagnostic, tout s’est déroulé très vite. Mammographie, échographie et transfert à Québec. «Nous n’avons pas eu le temps de nous inquiéter», se rappelle son mari Michel Simard. «Entre le restaurant et les rénovations à la maison, nous n’avons pas beaucoup eu le temps d’y penser». «Ou nous n’avons pas voulu y penser peut-être», ajoute Guylaine songeuse. «Peut-être que oui», laisse échapper son conjoint. «De toute façon je suis bien contente de ça». Elle a reçu son diagnostic en janvier et en mars elle était opérée.
«Au départ, je ne devais faire que de la radiothérapie puis une fois rendu à Québec, l’oncologue a ajouté de la chimiothérapie», raconte-t-elle. Elle avoue que d’apprendre qu’elle devrait avoir ces traitements lui a donné un second choc. Mais là encore, la guerrière s’est révélée. «J’ai pensé tout de suite à mes cheveux», dit-elle. À son premier traitement de chimio, elle a signifié au médecin qu’elle n’avait pas le temps d’être malade. Il a pu le constater de ses propres yeux alors qu’en voyage avec son épouse, il s’est arrêté au restaurant que sa patiente l’a servi.
Après le premier traitement de chimio, Guylaine est restée prostrée chez elle durant trois jours. «J’ai pleuré durant trois jours. Michel arrivait du restaurant, je pleurais. Il partait pour le restaurant, je pleurais. Je n’ai pas dormi non plus», se remémore-t-elle. «Un matin, je me suis levée, j’ai pris une douche et je me suis dit ça suffit. Je suis partie au travail et je n’ai plus arrêté depuis», lance-t-elle avec un sourire.
La grande majorité des clients n’ont jamais su qu’elle combattait un cancer. Grâce à sa coiffeuse qui s’est déplacée spécialement pour aller lui chercher une perruque de qualité, elle a pu cacher la perte de ses cheveux. Seuls sa famille et ses amis étaient au courant. «Je ne voulais pas que ça paraisse. Les gens s’en sont rendu compte lorsque mes cheveux ont repoussé et que j’ai arrêté de porter ma perruque. À ce moment-là, tous mes traitements étaient faits. C’en était fini du cancer», mentionne-t-elle.
Lorsqu’elle revient sur ses moments de sa vie, c’est pour s’estimer chanceuse et remercier la vie. Sa fille Katrine se souvient aussi du choc. «Ça fait peur», laisse-t-elle tomber. «Lorsqu’on entend le mot cancer, on pense toujours à la mort alors que c’est de moins en moins la réalité» rajoute son père Michel. «Mes enfants se sont plus rapprochés de moi, mais on a toujours été proches, on a toujours été ensemble», déclare-t-elle.
Guylaine n’a eu presque aucun des effets secondaires de la chimiothérapie. «Je n’ai pas été malade du tout», précise-t-elle. «Lorsqu’on a vu qu’elle allait si bien, on s’est dit qu’on s’en sortirait», ajoute Michel visiblement heureux de la tournure des événements.
Des amitiés se sont formées au fil des traitements. «Nous étions quatre femmes à perdre nos cheveux en même temps, à vivre la même chose. Forcément, ça nous a rapprochés. On discutait ensemble, on s’encourageait l’une et l’autre», raconte Guylaine qui croit fermement au positivisme. «J’ai chassé tout le négatif de ma vie. Il y a des gens qui seront toujours négatifs. Moi j’ai choisi d’être positive et je suis certaine que ça m’a beaucoup aidée».
Cette femme fonceuse, cette guerrière qui prend la vie avec courage, a décidé que la vie valait la peine de se battre. «Je veux vivre et j’y tiens. J’ai donc dit oui à tous les traitements proposés», confie-t-elle. Bien sûr, elle est consciente qu’elle a moins d’endurance qu’avant, mais qu’à cela ne tienne, elle fait une sieste quand elle en ressent le besoin. «Et puis surtout, je me suis battue parce que je veux être grand-mère» laisse-t-elle tomber avec un large sourire en regardant sa fille Katrine. Hé oui! Un petit bébé viendra élargir cette belle famille puisque Katrine est enceinte. Que du bonheur pour les années à venir!