Une acquisition pour gâter ses travailleurs

LA TUQUE.  Ayant plus de 175 travailleurs, dont 75% provenant de l’extérieur de La Tuque, la Coopérative forestière du Haut-St-Maurice (CFHSM) a récemment procédé à l’acquisition du camp forestier situé à l’entrée sud de la ville sur le boulevard Ducharme afin d’offrir plus de commodités à ses membres coopérants.

La CFHSM détient aussi une autre entreprise à 100%, Aménagement forestier Vertech, et avec les deux entités, on dénombre 175 travailleurs. 

« On a procédé à l’acquisition du camp forestier situé à proximité du poste de la Sûreté du Québec, et le camp forestier est très complémentaire à nos opérations, indique le directeur général de la CFHSM, Marc-André Despins. On a beaucoup de gens qu’on doit héberger, donc l’achat s’est fait de façon naturelle pour combler un besoin. On a 75% de nos travailleurs qui viennent de l’extérieur, que ce soit du bas Saint-Maurice ou du Lac-Saint-Jean. Dans le camp forestier, il y a une capacité de 40 lits avec une cuisine, un service de restauration, et un accès à Internet. Le bien-être de nos travailleurs, c’est notre élément le plus important. Ça comble en partie nos besoins de loger nos travailleurs, et on a une option d’achat sur l’hôtel le forestier qui est l’ancien motel Todd à l’entrée de la ville. On devrait faire l’acquisition dans les prochains mois. Avec ces deux acquisitions, on aura 80 unités pour loger nos gens avec un grand stationnement pour les camionneurs. »

Retour sur l’année 2022

« Ç’a été une année fort chargée pour la Coopérative, ajoute M. Despins. On avait énormément de contrats avec notre partenaire Résolu pour l’approvisionnement de Produits forestiers Mauricie. Le principal enjeu qu’on a rencontré était avec la chaîne d’approvisionnement. Il y a trois ans, on a fait faire un plan de nos ressources humaines et la moyenne d’âge des travailleurs de la coopérative était de 51 ans et demi, et le secteur du camionnage était la moyenne d’âge la plus élevée. On a vécu des départs à la retraite de très bons camionneurs. Et pour nous avec la chaîne d’approvisionnement, c’est important d’avoir une balance entre la récolte et le transport. On a dû réduire nos activités de récolte en lien avec notre manque de transport. Le prix du bois était excellent en début d’année 2022, mais à partir du mois de juin, on a eu un fléchissement fort important avec la hausse des taux d’intérêt, le conflit en Ukraine, et la mise en chantier aux États-Unis qui a diminué drastiquement. Ç’a eu un effet très néfaste pour le prix du bois de sciage pour les six derniers mois de l’année. »

Grâce à un partenariat avec une coopérative forestière du Lac-Saint-Jean, le Haut-Saint-Maurice a été en mesure de balancer l’aspect récolte et transport pour ce début d’année 2023.

Les perspectives pour 2023

Un des nerfs de la guerre pour les entreprises forestières est de conserver la fibre du bois dans la région pour la transformation. « À La Tuque, l’économie repose principalement sur l’activité forestière, alors c’est important que la fibre reste en Mauricie, ajoute M. Despins. Si le volume sort de la Mauricie, c’est néfaste pour des entreprises comme Produits forestiers Mauricie. On fait des revendications depuis des années pour qu’il y ait une révision majeure du régime forestier. Le régime est en vigueur depuis 10 ans, et on voit énormément d’enjeux créés par ce nouveau régime. Tant que la loi ne sera pas revue, il y aura des actions. Il y a une lourdeur administrative du régime. Les décisions sont prises à Québec, et de moins en moins en région. On doit donner plus de pouvoir aux gens en région pour être plus performant. En forêt, ça prend de la prévisibilité pour que ça fonctionne et être performant. »

Il existe présentement un ralentissement de l’économie en ce début d’année. « On a un ralentissement avec le prix de l’indice du bois à 580$ comparativement à 1100$ pour la dernière année en moyenne, alors le marché est précaire. D’année en année, il y a moins de joueurs, alors on est à consolider nos opérations. On ne veut pas revivre ce qui s’est passé en 2009 avec des fermetures d’usines, mais le gouvernement doit revoir des éléments de son régime », ajoute le directeur général.