Un potentiel minier intéressant

Le géologue consultant Claude Hébert a fait une présentation sur le potentiel minier aux membres de la Chambre de commerce et d’industrie dans le cadre d’un dîner-conférence ce mercredi 10 avril. Patrice Bergeron, directeur forestier de Ville La Tuque en a profité pour faire l’annonce de la tenue d’un camp de prospecteurs miniers de 7 à 10 jours en collaboration avec l’École forestière de La Tuque et la CRÉ.

«Supervisé et encadré par le géologue Claude Hébert, le camp sera composé de 8 à 11 prospecteurs dont plusieurs membres de l’Association des prospecteurs miniers du Saguenay- Lac St-Jean qui ont déjà participé à ce type de projets dans leur région. S’y ajouteront deux enseignants de l’École forestière de La Tuque (EFLT) et un ou deux prospecteurs de la région de la Mauricie», précisait Patrice Bergeron. Des prospecteurs juniors se joindront au camp et pourront apprendre sur le terrain. «Le groupe prospectera deux ou trois secteurs qui ont été ciblés par le géologue en fonction des résultats des travaux d’explorations réalisés en 2012», ajoutait le directeur forestier.

L’intégration de professeurs de l’EFLT et de prospecteurs juniors ajoute un volet formation au camp. «Ils toucheront tous les aspects de la prospection, l’identification des roches et minéraux, l’utilisation du Beep Map qui est un appareil géophysique, l’échantillonnage, la rainure, la préparation des échantillons pour analyse, l’interprétation des résultats, la prise de décision quant à la nécessité de poursuivre ou non les travaux d’exploration dans un secteur donné, l’utilisation du GPS, et plus encore», déclarait-il.

Le directeur de l’EFLT Gilles Renaud qui était sur place a tenu à informer les gens que l’école forestière est désormais reconnue par deux commissions scolaires comme formatrice en ressources naturelles, non plus seulement en foresterie. D’ailleurs, qui de mieux placé pour observer les traces de présence de minerais que des forestiers qui sont en forêt durant de longues périodes. Les opérateurs de machineries de voirie forestière, les marteleurs ou autres travailleurs forestiers sont au premier plan pour explorer le potentiel minier d’une région.

Potentiel minier

À l’été 2012, Ville La Tuque, avec la collaboration de la CRÉ de la Mauricie et du MRN a réalisé une étude géologique dans un territoire sis au sud du réservoir Gouin. Deux objectifs avaient été identifiés. Tout d’abord amener le MRN à entreprendre la cartographie géologique de ce territoire et par la suite, intéresser l’industrie minière à investir dans des travaux d’explorations.

Mission accomplie pour le premier objectif. «Le MRN s’est engagé, dès cette année, à réaliser un levé géophysique aéroporté et dès 2014, à entreprendre la cartographie de ce territoire», stipulait M. Bergeron.

Mais ce potentiel minier, à quoi ressemble-t-il? Claude Hébert a mentionné qu’on savait déjà qu’il y a du mica, du nickel, du cuivre. Grâce aux travaux de l’été dernier, on sait dorénavant qu’à l’ouest de Parent, par exemple, il y a de l’or, de l’argent, du cuivre, du zinc, du nickel et du palladium. On aurait également trouvé un site prometteur pour la pierre architecturale. Il semble donc que la région possède un potentiel minier intéressant. «On a des valeurs comparables à ailleurs où c’est exploité», expliquait M. Hébert.

Toutefois, il faut comprendre qu’entre la découverte d’un potentiel minier et son exploitation, plusieurs années s’écoulent. «Il faut compter 10 ans pour démarrer une mine. Entre le moment où on connait l’indice minéralisé et l’exploitation de la mine, il faut bâtir les infrastructures, les chemins, les habitations des travailleurs, l’usine, etc. Ça prend dix ans», concluait M. Hébert.

Par ailleurs, dans un communiqué, la Grande chef de la Nation atikamekw Éva Ottawa soulignait avoir pris connaissance du potentiel minier du territoire visé. «Notre démarche d’autonomie gouvernementale est une grande priorité pour nous et je suis optimiste quant à la réalisation des aspirations d’Atikamekw Nehirowisiw. C’est pourquoi nous affirmons notre présence sur le territoire revendiqué et sur son développement futur», déclarait-elle.