Un poli débat d’idées

ÉLECTIONS. Les quatre candidats à la mairie de Ville de La Tuque, Rémy Beaudoin, Michel Pronovost, Alexandre Quessy et Pierre-David Tremblay se sont affrontés au cours d’un débat organisé par TC Media, avec l’aide technique du FM 97,1.

L’événement a réuni plus de 75 personnes à Place du Parc et était présenté en direct sur le réseau social Facebook. Il y a pas eu de véritable affrontement, mais les candidats ont été à même d’émettre de nombreuses idées sur des sujets d’intérêt local.

Dans un premier temps, il a été question de budget, avec comme toile de fond les compressions budgétaires drastiques imposées à La Tuque, à la hauteur de 1,3 M$ par année.

Le candidat Michel Pronovost veut «un engagement clair des candidats à l’élection provinciale et de leur chef pour qu’on ait un statut particulier.

« Je ne pense pas qu’on puisse prévoir une hausse de revenus pour Ville de La Tuque, dans les prochaines années», pense pour sa part Alexandre Quessy, qui penche plutôt pour l’optimisation des ressources de la ville, en cette période où la population diminue, mais les dépenses augmentent.

«Oublions la pensée magique, on n’a aucune garantie à court terme des redevances sur les barrages d’Hydro-Québec », laisse tomber Rémy Beaudoin, qui a promis une révision dans les 100 premiers jours de son élection, s’il est élu, de l’ensemble des opérations de la ville.

Pierre-David Tremblay craint pour sa part une hausse découlant du nouveau rôle d’évaluation. Il croit que le service de développement économique et forestier pourrait faire de la prospection et de l’investissement. Il a trouvé malheureux que La Tuque paie des espaces dans le journal de Montréal pour un montant de 26 000 $ pour un an, pour promouvoir la rivière Saint-Maurice.

Balisage de la rivière Saint-Maurice

Chacun veut repenser le projet. «Nous pourrions aller frapper à la porte d’Hydro-Québec», propose Pierre-David Tremblay, qui veut bonifier l’offre touristique avec le plein air.

«Il faut rendre la rivière accessible aux citoyens et des infrastructures adéquates pour pouvoir mettre nos bateaux à l’eau, que ce soit en aval ou en amont du barrage», a lancé Alexandre Quessy.

«Dans le contexte économique actuel, ce projet doit subir, comme toute autre initiative, le test de la rentabilité à court terme. S’il ne passe pas le test, il devra être écarté», tranche pour sa part Rémy Beaudoin. Il s’est rallié à la position du préfet de la MRC de Mékinac, Bernard Thompson, qui réclame plus de données précises sur la navigation et sur les retombées économiques réelles.

Le candidat Michel Pronovost est catégorique. «Pour moi, c’est terminé». Selon lui, si le maire de Shawinigan et le gouvernement du Québec veulent continuer de défrayer les coûts du balisage, ils n’auront qu’à les défrayer. «La marina, ça ne peut pas fonctionner que les fins de semaine», lance-t-il également, référant au fait qu’Hydro-Québec augmentait le débit d’eau sur la rivière, du vendredi au dimanche.

Comment retenir les jeunes familles chez nous ?

Les quatre candidats favorisent la création d’emplois et la technologie pour aller chercher davantage de jeunes familles dans la région. La proposition d’une campagne de charme a aussi été soulevée à maintes reprises. «Les jeunes sont rattachés aux nouvelles technologies, ils aiment l’instantanéité», affirme M. Tremblay qui souhaite bonifier l’offre d’activités.

«Je posais la question sur ma page Facebook et les réponses obtenues allaient dans le sens de l’emploi. Pourtant, les employeurs manquent de main-d’œuvre. Est-ce que ça se pourrait que certains employeurs soient trop exigeants ?» demande le candidat Michel Pronovost.

«Il faut capitaliser sur notre avantage concurrentiel, la forêt, voir à sa capitalisation de façon durable et y intégrer les nouvelles technologies », propose pour sa part Rémy Beaudoin. Il compare la région à un Club Med avec son centre de ski, le Colisée, le golf, les pistes cyclables et le ski de fond.

 «Il faut des emplois et il ne faut pas que la ville soit platte», résume Alexandre Quessy, qui milite pour la création de PME. Il souhaite la mise en place de budgets participatifs citoyens.

Quant à elle, la question du programme de gestion des matières résiduelles a permis à Pierre-David Tremblay de réclamer un centre de tri dans le Haut-St-Maurice. «On a le deuxième plus gros territoire après celui de la baie James et on était capable de faire la gestion des matières résiduelles (…) On envoie ça à l’extérieur à 160$ la tonne», dénonce-t-il.

Le candidat Michel Pronovost a rappelé que la gestion des matières résiduelles coûte 2,3M$ par année. «2,3 M$ à la poubelle (…) Est-ce qu’on peut en jeter un peu moins à la poubelle ? Il faut informer, éduquer», suggère-t-il, évoquant le fait qu’un centre de tri dans la région serait davantage un projet à long terme.

«Un projet de très grande importance sur la gestion des matières résiduelles a été amorcé afin d’améliorer la performance du recyclage des du compostage. La gestion des matières résiduelles représente 10 % du budget de la municipalité et les dépenses sont en croissance», déplore le candidat Rémy Beaudoin. «On sait que le gouvernement du Québec a pour objectif d’ici 2020 de bannir complètement l’enfouissement dans la province», a-t-il lancé. Il souhaite générer des économies et faisant la promotion du recyclage et du compostage.

La dernière question, se rapportant, au centre-ville, a permis aux quatre candidats de dévoiler leur vision de ce qu’il devrait être.

«Je trouve ça drôle quand on dit que le centre-ville va bien. J’ai l’impression qu’il y a un permis de démolition général», décroche Alexandre Quessy, qui souhaite que l’on aide les commerces à se développer.

«Quand vous arrivez du côté sud, vers le centre-ville, hé, qu’il fait noir», remarque quant à lui, Michel Pronovost, qui veut qu’il y ait davantage d’éclairage dans le centre-ville ainsi qu’une concertation entre les gens d’affaires et le conseil municipal pour animer davantage le centre-ville. Il veut éliminer les nominations partisanes sur certains comités. «Ce que je n’ai pas aimé, c’est de voir que les commerçants se sont fait boycotter parce qu’ils ont été en désaccord avec une certaine gestion de Ville de La Tuque».

«La ville a un rôle de soutien et d’être facilitante, pense pour sa part Pierre-David Tremblay. On doit trouver une façon d’amener une nouvelle offre commerciale (…) à l’offre artisanale, à l’offre culturelle, ne serait-ce aussi que de trouver des locaux pour la culture atikamekw».

Finalement, le candidat Rémy Beaudoin pense que ce n’est pas le rôle de la ville d’animer les artères commerciales. «La ville doit être un facilitateur et supporter le développement économique», propose-t-il.