Un peu de La Tuque à la Super Expo-sciences
LA TUQUE. Trois équipes de l’école secondaire Champagnat se sont brillamment illustrées à la finale régionale de l’Expo-sciences Hydro-Québec, remportant plusieurs prix et décrochant leur place pour la 47e édition de la Super Expo-sciences provinciale du 11 au 13 avril dernier à Montréal, où elles ont fièrement représenté la Mauricie.
L’innovation, la rigueur scientifique et l’engagement des jeunes étaient à l’honneur lors de la finale régionale de l’Expo-sciences Hydro-Québec, volet secondaire et collégial, pour la Mauricie et le Centre-du-Québec. Parmi les 60 exposants, trois équipes de l’école secondaire Champagnat, à La Tuque, se sont particulièrement démarquées.
« C’est la troisième année qu’on a des élèves qui accèdent au provincial. Mais cette fois, c’est exceptionnel: nos trois équipes se sont toutes qualifiées. Un podium 100% latuquois, c’est une grande fierté », souligne Annie Angers, enseignante de science, accompagnée de ses collègues Marc-André Durand, Kelly-Ann Fraser et Kaylia Gauvin, une ancienne stagiaire aujourd’hui collaboratrice. Les projets de ces six élèves les ont menées à la Super Expo-sciences Hydro-Québec, qui s’est tenue du 11 au 13 avril dernier au Cégep du Vieux Montréal.
Des recherches approfondies
Catherine Potvin et Dalia Dorval ont impressionné avec Les microplastiques, un projet portant sur les dangers invisibles que ces particules représentent. « C’est ma mère qui m’en parlait souvent. On s’est demandé ce que c’était exactement », raconte Catherine. Rapidement, les deux élèves ont réalisé que les microplastiques ne nuisent pas seulement à l’environnement, mais aussi à la santé humaine.
Leur travail rigoureux, amorcé en octobre, leur a valu quatre prix. « On a passé des dizaines d’heures à faire des recherches et à vulgariser pour que tout le monde comprenne. On ne s’est jamais senties seules dans ce processus. »
Pour elles, représenter leur école et leur ville est une immense fierté. « Ça prouve qu’on peut venir d’un petit milieu et accomplir de grandes choses. « C’est avec fiereté qu’elles ont reçu une bourse d’études de 2000$ offerte par l’Université de Sherbrooke lors de la Cérémonie de remise de prix de la Super Expo-sciences Hydro-Québec, finale québécoise.
Anaïs Potvin et Anne-Sophie Champagne ont quant à elles séduit les juges avec Éclairer les villes avec la bioluminescence, une réflexion originale sur une alternative écologique à l’éclairage urbain. « On trouvait fascinant de penser qu’une lumière naturelle, produite par des organismes vivants, pouvait remplacer la lumière artificielle, qui cause beaucoup de pollution lumineuse. »
Le phénomène, observé chez certains poissons, insectes et champignons, a nourri leur curiosité pendant des mois. « La bioluminescence pourrait aider à réduire l’impact environnemental de l’éclairage urbain. »Les deux jeunes filles ont travaillé d’arrache-pied, elles aussi, pendant des mois. « Nos profs, nos familles, nos amis, tout le monde a embarqué dans notre projet. On a reçu beaucoup de soutien. »
Coralie Fortier et Rosalie Pearson, de leur côté, ont captivé l’auditoire avec un sujet peu connu du grand public: les effets nocifs de certains médicaments, dont la cyclophosphamide, sur l’environnement et la santé humaine. « On ne savait pas trop sur quoi travailler au départ. Puis en creusant, on a découvert à quel point certains médicaments pouvaient rester actifs dans l’eau et avoir des effets sur les organismes vivants », explique Coralie Fortier. Leur projet a aussi été récompensé à l’échelle régionale.
Une mobilisation locale
Ces succès reposent également sur l’implication de toute une communauté. « Pour une Expo-sciences locale de qualité, il faut des juges compétents et investis. Cette année, on en a eu plus de 40, issus de la communauté scientifique locale », se réjouit Mme Angers. Ce soutien constant fait toute la différence. « Les gens reviennent chaque année, car ils voient à quel point nos jeunes sont passionnés. « Les projets sont choisis librement par les élèves. « On oriente parfois vers des enjeux comme le développement durable, mais on n’impose rien. Quand ils choisissent eux-mêmes, leur intérêt est décuplé », ajoute-t-elle.
Une expérience formatrice
Les élèves estiment avoir consacré plus de 40 heures à leur projet, sans compter le travail à la maison. « Le plus difficile, c’était de trouver des sources fiables et de rendre ça compréhensible pour tout le monde », expliquent Catherine Potvin et Dalia Dorval.
Au-delà de la recherche, cette expérience leur a appris à collaborer, à vulgariser des sujets complexes et à faire preuve de persévérance. Soutenues tout au long du processus, elles sont fières de représenter leur région. « À La Tuque, on est capables de grandes choses, même si on vient d’un milieu éloigné. On a autant de valeur que les autres », lance Coralie Fortier. « Elles ont côtoyé les 100 meilleures équipes du Québec. C’est formateur à tous les niveaux », souligne Mme Angers.
Et après ?
L’expérience a laissé des traces positives. Le comité prévoit déjà la prochaine édition. » Tous nos élèves de secondaire 4 participeront à nouveau à l’Expo-sciences locale l’an prochain, et on espère intégrer aussi des élèves d’autres niveaux « , conclut Mme Angers.