Un nouveau simulateur pour la Coopérative de Travail Inter-Nations Opitciwan

FORESTERIE. Des travailleurs sylvicoles Atikamekws de la Coopérative de Travail Inter-Nations de la réserve d’Opitciwan ont fait l’acquisition d’un premier simulateur forestier de machinerie lourde.

Le simulateur d’entrainement de façonnage des bois de marque Ponsse, acquis au coût de 65 000$, est de technologie finlandaise. C’est aussi le premier simulateur du genre à être importé au Canada. Les programmes d’apprentissage du simulateur reproduisent à l’identique les fonctions en usage dans les machines abatteuses et porteuses de la marque Ponsse, couramment utilisées dans le secteur de la foresterie.

Une cinquantaine de nouveaux employés de la Nation Atikamekw, dont ceux d’Opitciwan seront ainsi formés à la récolte de bois court au cours des cinq prochaines années. Le simulateur doit aussi servir à la formation continue des employés actuels de la Coopérative CITN. Le simulateur Ponsse a été acquis grâce au soutien financier de Ressources naturelles Canada. Le Secrétariat aux affaires autochtones participe aussi au projet. Le simulateur sera rebaptisé et portera le nom du Laboratoire Atikamekw Nehirowisiw (LAN).

Un simulateur forestier de machinerie lourde a été acquis

Jean-Paul Awashish est président du CA et membre fondateur de la Coopérative de Travail Inter-Nations (CTIN). Il est aussi l’instigateur du projet. Pour lui, « cette subvention vient appuyer une équipe de professionnels forestiers attitrés par l’apprentissage en alternance travail-études ». La formation acquise devrait, dit-il, permettre de créer des emplois durables et bien rémunérés pour les jeunes de la Nation Atikamekw. La députée de Laviolette-Saint-Maurice, Marie-Louise Tardif, abonde dans le même sens.

«Je n’ai jamais vu ça au Canada, c’est une première. C’est excitant, c’est innovant. C’est difficile d’assurer la relève dans ce domaine. Je suis heureuse de voir que de futurs travailleurs qualifiés pourront être formés sans quitter leur communauté. J’anticipe des retombées significatives pour les Atikamekw», ajoute Mme Tardif.

«Un centre de formation qui est à 300 km oblige les jeunes à sortir de leur communauté et ce n’est pas toujours un gage de réussite. Pour avoir de la relève, il faut être capable de former de nouveaux opérateurs, à partir du Secondaire I et leur offrir un programme adapté à leurs coutumes. Notre but est de former une cohorte de pilotes professionnels », précise Jacques Verrier, vice-président de la coopérative. Le simulateur devient ainsi l’une des composantes de la formation des futurs opérateurs. Il intègre 150 heures d’exercices simulés, lesquels précèdent 250 heures de formation sur le terrain et 400 heures autour des rudiments de la foresterie. Presque l’équivalent d’un DEP, explique M. Verrier.

Fondée en 2009, la CITN regroupe des travailleurs sylvicoles issus de la communauté atikamekw d’Obedjiwan. La Coopérative obtient dès sa fondation en 2009, près de 400 000$ en contrats de reboisement, d’inventaire forestier et de débroussaillage. Son chiffre d’affaires annuel avoisine aujourd’hui les 2,8 M$. La CITN emploie aujourd’hui près de 85 employés permanents et saisonniers. En tant qu’organisme certifié, la CITN compte parmi ses clients Hydro-Québec, la société en commandite Scierie Opitciwan et la Gestion forestière du Saint-Maurice et d’autres.

«Depuis sa création, la CTIN a versé plus de 5 millions de dollars en salaires aux travailleurs forestiers atikamekws et elle a planté près de 19 millions d’arbres. Le modèle de l’économie sociale constitue aujourd’hui une excellente alternative pour le développement économique des Premières Nations», écrit la CITN.