Un nouveau départ des plus gratifiants

SANTÉ. Changer de métier après 30 ans dans le même domaine demande du cran. Et pourtant, à parler avec Annie Hébert, elle aborde son nouveau métier de préposée aux bénéficiaires (PAB)  de façon très naturelle, comme s’il n’y avait pas eu de brisure.

Celle qui était auparavant assistante dentaire dans une clinique de La Tuque a toujours aimé être proche des gens. Elle le faisait dans son ancien métier.

Elle pensait à devenir PAB depuis quelques années, mais n’a pas trouvé d’occasion à saisir. Puis, elle a entendu l’appel du premier ministre François Legault, le printemps dernier : «Il nous a offert une belle opportunité de retourner à l’école et de faire le cours. J’ai dit : c’est ma chance, c’est là ou jamais».

À 50 ans, n’allez surtout pas croire qu’il est trop tard pour effectuer un virage de 180 degrés dans sa carrière. Au contraire, témoigne Annie Hébert, c’est le meilleur moment pour un nouveau départ. «Il n’y a pas de limite d’âge, tant qu’à moi. Si on a l’intérêt de donner du bien quelqu’un ou à soi-même, je dis : foncez ! Vous ne le regretterez pas. En tout cas, moi je ne le regrette pas».

Elle ne cache pas qu’elle a ressenti un vertige la première semaine de son retour aux études, mais ce fut de courte durée. «Les personnes âgées m’ont toujours tenu à cœur», témoigne-t-elle. Mieux : son travail, elle le trouve gratifiant, tout comme de savoir qu’elle et ses collègues sont là pour ces gens, pour leur mieux-être et leur sécurité.

On assigne à chaque PAB un nombre déterminé de résidents. Chaque matin, ils les réveillent, font leur toilette, les aident à les habiller, les coiffent. Ils les aident à manger, donnent des bains, mais surtout, nouent des liens précieux avec ces gens.

«Quand j’ai terminé ma journée, je suis satisfaite de ce que j’ai accompli», dit Mme Hébert. Le travail de PAB en est un d’équipe, autant entre eux qu’avec les infirmiers et infirmières.

On a besoin de renfort

Malgré les efforts mis de l’avant par le gouvernement, l’an dernier, pour trouver des PAB, on manque encore d’effectifs. Toutes les personnes du Haut-Saint-Maurice qui désirent suivre la formation pour devenir préposées au bénéficiaire en établissement ou à domicile ou auxiliaire à domicile peuvent manifester leur intérêt d’ici le 28 mai.

Le CIUSSS-MCQ a fait savoir qu’une nouvelle cohorte, offerte par le Centre de formation professionnelle (CFP) Bel-Avenir, commencera le 16 août prochain à La Tuque.

Le programme Assistance à la personne en établissement et à domicile (APED) est d’une durée de neuf mois, soit de 870 heures.

«En plus de garantir un emploi au CIUSSS-MCQ à la fin du programme, les étudiants qui le souhaitent peuvent également y travailler pendant leurs études. Il sera également possible de bénéficier de bourses de 7 500 $ du ministère de la Santé et des Services sociaux», indique le CIUSSS-MCQ.

La formation s’inscrit dans une volonté d’augmenter le nombre de préposés aux bénéficiaires afin de contrer la pénurie de main-d’œuvre. On veut aussi valoriser la profession et améliorer la qualité des soins offerts à La Tuque.

Le CIUSSS-MCQ indique qu’une séance d’information virtuelle se tiendra le mercredi 19 mai 2021, à 18 h. Les responsables partageront tous les détails du programme et pourront répondre aux questions. On s’inscrit à 819 523-4581, poste 2837.

On peut aussi s’inscrire directement à la formation en visitant le https://www.admissionfp.com ou contactant le CFP Bel-Avenir au 819 840-0448 (sans frais au 1 877 353-4273) ou par courriel à sarca@csduroy.qc.ca.

Aimer les gens est la première qualification pour devenir PAB, tout comme la patience, aller au rythme des usagers, mais surtout, vouloir les aider.

Certains sont en pertes cognitives, mais pour Annie Hébert, quand ces gens lui font un sourire, «ça, c’est une paie pour un préposé».

Elle croit que peu importe l’âge des gens qui s’inscrivent, s’ils ont le bonheur des bénéficiaires à cœur, ils y seront très heureux.