Un mur interactif pour toutes les générations

COMMUNAUTÉ. L’altruisme et la générosité dont l’école ­Centrale de ­La ­Tuque fait preuve l’amènent à se démarquer en remportant un concours l’automne dernier parmi plus de 22 écoles québécoises. L’école a ainsi pu se doter du système ­LÜ, une technologie interactive qui permet aux enfants de vivre une expérience d’apprentissage immersive tout en jouant.

L’aventure ne fait que commencer pour les élèves de la classe de ­Michèle ­Mongrain, qui ont mis sur pied un projet entrepreneurial afin d’adapter ­LÜ pour que tout le monde en bénéficie.

«  ­Quand on a gagné le système ­LÜ, on ne voulait pas qu’il reste caché dans le gymnase de l’école, explique ­Michèle ­Mongrain. C’est alors que la directrice adjointe ­Marie-Hélène ­Pedneault nous a demandé : ­Comment ­est-ce qu’on peut faire pour faire connaître cette invention à toute la population ?  »

C’est de cette façon que ­LÜMOS, qui veut dire lumière, est né. Les élèves ont eu l’inspiration de ce nom qui est en lien avec la thématique de leur cohorte, soit ­Harry ­Potter. L’enseignante ­Michèle ­Mongrain est d’ailleurs très fière de dire qu’absolument tout vient de ses élèves de 6e année. «  ­Je n’ai fait que superviser le projet. Ce sont les élèves qui ont pensé à sélectionner des activités pour les aînés et les enfants de 4 ans en ­CPE. Ils ont pris en charge toute l’organisation en déterminant étape par étape comment ils allaient s’y prendre.  »

Une moitié de la classe a choisi de s’occuper des activités pour les aînés de la résidence ­Des ­Bâtisseurs à ­La ­Tuque, alors que l’autre moitié désirait s’adresser à la petite enfance.

Place à l’entrepreneuriat

Les élèves de 12 ans ont sollicité toutes les personnes qui pouvaient les aider dans leurs démarches. Ils ont donc rencontré ­Allison ­Patry-Miller du ­Carrefour jeunesse emploi (CJE) qui leur a expliqué les qualités fondamentales en entrepreneuriat.

«  ­En plus de choisir leur clientèle et de découvrir avec qui ils sont le plus à l’aise, les élèves ont appris à se connaître à travers tout ça parce qu’ils ont trouvé quelles étaient leurs qualités entrepreneuriales et qu’­est-ce qu’ils pouvaient apporter en tant qu’individu  », ajoute ­Mme ­Mongrain.

Avec la collaboration de la kinésiologue ­Fanny ­Germain, les élèves ont aussi démystifié les aspects à éviter et à respecter lors d’activités physiques destinées à public plus âgé. «  Ça a été long de sélectionner les bonnes activités pour les personnes âgées, mais les enfants devaient tenir compte du fait qu’ils ne peuvent pas se pencher ni tourner sur ­eux-mêmes, ou encore attraper un ballon. C’était donc beaucoup d’ajustements à penser.  »

Michèle ­Mongrain, qui fait de l’entrepreneuriat avec ses élèves depuis plus de 15 ans, explique que c’est par le biais de ces projets qu’elle enseigne à ses élèves les matières à couvrir.

«  ­Je me sers de l’entrepreneuriat pour enseigner  »

«  ­Pour demander de l’aide au ­Club ­Lions de ­La ­Tuque afin d’avoir des adultes pour superviser, de sorte que je ne sois pas seule lors de l’activité, les élèves ont dû écrire une lettre à la présidente ­Huguette ­Bolduc ­Cadorette. J’ai profité de ce moment pour leur montrer comment structurer un texte  », ­cite-t-elle en exemple.

Mémorable journée intergénérationelle

C’est finalement le 9 février dernier que les 9 élèves ont récolté le fruit de leurs efforts en vivant leur toute première expérience avec les aînés. Il y avait 12 participants, dont 4 d’entre eux sont âgés de plus de 90 ans. La séance se déroulait en trois parties : tout d’abord l’accueil des invités et le réchauffement, suivi de l’activité physique et enfin de la relaxation. Pour conclure en beauté, les élèves et les participants ont mangé une collation tous ensemble grâce au don de ­Johann ­Thiffault de la caisse ­Desjardins.

L’enseignante se dit très heureuse de constater que non seulement les élèves sont assez autonomes pour distribuer les tâches, mais qu’en plus ils comprennent bien qu’ils sont tous différents et qu’ils se complètent à travers leurs forces.

«  ­Certains préfèreraient être à l’accueil, alors que d’autres souhaitaient donner les explications et les démonstrations avant le début de l’activité. Durant la séance, il y avait aussi des élèves qui ont veillé sur les invités en les accompagnant s’ils avaient besoin d’aller aux toilettes, par exemple.  »

«  C’était assurément un beau moment, affirme ­Michèle ­Mongrain. Ce n‘est pas tous les élèves qui ont la chance d’avoir des ­grands-parents.  »

Durant l’activité, l’autre moitié de la classe était en forêt avec ­Bruno ­Adams, leur enseignant d’éducation physique, sans qui rien de tout cela n’aurait été possible, termine ­Mme ­Mongrain.