Un leadership né sur les bancs du La Tuque High School

ÉDUCATION.  Par Sarah Yergeau

Après des années de dévouement et de don de soi, la Latuquoise Gabrielle Fréchette-Boilard s’apprête à passer le flambeau à titre de représentante des étudiantes et étudiants hors-campus de l’UQTR, alors que son parcours professionnel change de cap.

Tout a commencé au moment où la future docteure en psychoéducation a fait son inscription à l’UQTR au baccalauréat en psychoéducation et travail social. Dès son premier cours dans un grand bassin universitaire, elle réalise que ce n’est pas le genre de climat d’apprentissage qu’elle recherche. 

« Quand tu vas dans des grandes universités, t’es un numéro et moi ça ne me parlait pas vraiment, d’où ma décision d’aller dans un plus petit campus », affirme Gabrielle. Native de Québec, mais ayant grandi à La Tuque, elle désire refaire son petit nid douillet à l’image du quotidien dans lequel elle a vécu. Elle revendique son besoin de proximité qu’elle a toujours connu. 

Des quatre campus régionaux que compte l’UQTR (Québec, Centre-du-Québec, Montérégie et Lanaudière), le choix de Gabrielle s’arrête sur celui de Québec. 

Malgré le fait qu’elle retrouve cette touche locale et familiale qui lui manquait, la Latuquoise se rend rapidement compte que les étudiants dans les campus régionaux ne sont pas autant desservis que sur le campus principal à Trois-Rivières. Il n’en fallait pas plus pour l’amener à s’impliquer de diverses façons, dans l’optique de briser l’isolement palpable dans les campus externes. 

Dès sa première année à l’école, elle est déterminée à faire bouger les choses dans le campus de Québec. « Ça a toujours été dans ma nature de m’impliquer, autant au secondaire directement dans mon établissement d’enseignement La Tuque High School, que dans la communauté », admet Gabrielle. 

De secrétaire générale à présidente

Puisque s’impliquer a toujours été un concept qui allait de soi pour la jeune femme, Gabrielle s’est portée volontaire pour combler le poste de secrétaire générale aux élections du campus universitaire de Québec. 

L’année suivante, elle s’occupe du café étudiant avec une de ses collègues, ce qu’elle fera pendant deux ans. « On avait plein d’idées pour améliorer le café étudiant, explique Gabrielle. C’était drôle, on courait dans les magasins pour trouver les meilleurs rabais, car c’était un grand souci pour nous de ne pas faire de profit. »

Durant la pandémie, Gabrielle s’est fait proposer de joindre l’association générale des étudiants hors campus (AGEHC), qui est nulle autre que l’association principale qui gère tout l’aspect administratif et académique des associations des campus régionaux. 

« Ce qui me décrit bien, c’est que quand il y a une opportunité qui s’offre à moi, je me dis toujours: Pourquoi pas! », ajoute la candidate au doctorat en psychoéducation. Cette occasion offerte sur un plateau d’argent semblait correspondre à l’évolution de Gabrielle dans son cheminement de développement personnel. 

Une implication qui fait grandir 

« J’ai pris plaisir à travailler pour l’AGEHC, affirme-t-elle. Je grandissais en tant que personne, je vieillissais, puis disons que je n’étais plus rendue à m’occuper d’enjeux de local de fête. J’avais besoin de nouveaux défis et avec l’AGEHC, je pouvais rejoindre beaucoup plus de gens. Par exemple, réviser une entente ou essayer d’augmenter les services qu’un régime d’assurances peut offrir étaient des choses qui me parlaient plus », souligne l’étudiante. 

Le travail d’équipe n’ayant pas de secret pour elle, Gabrielle s’est démarquée dans ses fonctions au sein de l’AGEHC en mettant en pratique les techniques de sa profession, et ce, dans tout ce qu’elle entreprend. Ces acquisitions lui ont valu le poste de présidente de la grande association.  

« Un psychoéducateur va partir des forces d’une personne pour la faire fleurir dans ses difficultés », décrit-elle.  En parallèle avec ses nombreuses occupations, Gabrielle est coordonnatrice du projet d’accompagnement par les pairs (PAPP) depuis maintenant 3 ans. Ce projet épaule les étudiants en psychoéducation tout au long de leurs études. « À travers les années, le PAPP est toujours marquant pour chacune des cohortes, parce qu’on aide les étudiants sur tous les plans. »

Gabrielle se souvient d’ailleurs d’une étudiante qui avait commencé le programme durant le confinement et qui avait beaucoup de difficultés d’apprentissage. Grâce à la gamme de services offerts par le PAPP, l’étudiante, qui songeait à décrocher, a finalement complété son baccalauréat et a été acceptée à la maîtrise. 

Encore aujourd’hui coordonnatrice du projet d’accompagnement par les pairs et présidente de l’AGEHC pour sa dernière année, Gabrielle chapeaute un projet de recherche tout en continuant son doctorat sur le développement cognitif de l’enfant. 

Alors qu’elle laisse son implication scolaire derrière elle pour se concentrer davantage sur la recherche scientifique, l’étudiante est très heureuse de son parcours, qu’elle ne changerait pour rien au monde.