Un important projet de conduite de gaz naturel passera par la Haute-Mauricie

ÉCONOMIE.  La firme Gazoduq envisage de construire une conduite souterraine de 750 km, au coût de 4,5G$, pour transporter du gaz naturel jusqu’au complexe de liquéfaction du gaz naturel, Énergie Saguenay. La conduite traversera la Haute-Mauricie sur une distance de 200 km avant de se diriger vers le Saguenay. Plus précisément, elle passerait au barrage Gouin, de même qu’à Parent et Wemotaci. «Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’on n’a pas annoncé un tracé, mais un corridor, nuance le conseiller aux relations avec les communautés pour Gazoduq inc, Julien Neveu-Villeneuve. Le corridor fait 750 km de long, 60 km de large, dans lequel il va éventuellement y avoir un tracé. Notre travail, dans les prochaines semaines et les prochains mois, est d’aller dans les régions et de rencontrer les gens, les groupes, qui sont actifs dans ce territoire et d’écouter leurs préoccupations et leurs recommandations. On veut que les gens influencent le projet avec leurs commentaires». Gazoduq s’attardera aussi aux préoccupations propres à chacune des régions. En plus des interventions du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) et des processus réglementaires fédéraux, l’entreprise va entamer son propre processus de consultation, en amont. Le projet Gazoduq vise à terminer ses études d’impact à la fin de 2019. Après les évaluations environnementales, l’émission des permis, on pense commencer la construction vers 2022, pour un début d’exploitation à la fin de 2024. Lorsque ce sera possible, Gazoduq souhaite favoriser les entrepreneurs locaux. «Il y aura des possibilités de contrats pour les entreprises régionales qui ont l’expertise» estime Julien Neveu-Villeneuve. Les projections, en ce qui concerne le nombre d’emplois qui seront créés pendant et après la construction, n’ont pas encore été déposées, mais si on se fie à des projets similaires, on parle de plusieurs milliers d’emplois directs et indirects pour la construction.

Le corridor qui fait actuellement partie des discussions.
 Sérieux, transparence et rigueur Le maire de La Tuque, Pierre-David Tremblay, a eu une rencontre à ce propos avec Louis Bergeron, PDG de Gazoduq, il y a deux semaines. «J’ai eu devant moi des gens sérieux, qui font preuve de transparence et de rigueur», lance d’entrée de jeu le maire. « J’accueille cela favorablement, mais avec une certaine prudence, car nous avons de la villégiature, des Zecs et des pourvoiries. Ils ont été très ouverts à des modifications pour ne pas nuire aux activités touristiques», poursuivait-il. Il y voit une opportunité de développement économique importante : «des travailleurs vont y être plusieurs mois et nous allons demander à ce que ce soit taxé». «On est vraiment en position d’ouverture, on rencontre les municipalités pour connaître leurs recommandations. On veut que le projet soit gagnant pour tout le monde», souligne Julien Neveu Villeneuve. La conduite ne passe pas dans des zones peuplées. Pierre-David Tremblay a rappelé que La Tuque n’en est pas à sa première expérience vécue avec le gaz naturel. Énergir a également un réseau qui passe par La Tuque, avec un centre de compression. Dans la région, outre ville de La Tuque, Gazoduq a rencontré les dirigeants des communautés atikamekw de Wemotaci et Opitciwan, tout comme huit communautés autochtones pour tout le territoire visé. La CCIHSM «Un projet d’une telle envergure engendrera assurément une création intéressante d’emplois pour la construction et l’entretien de la conduite, mais pourrait également entraîner le développement d’entreprises qui découlent du transport du gaz naturel, comme la distribution », soulignent Stéphane Forget, président-directeur général de la FCCQ et Karine Rochette, directrice générale de la Chambre de commerce et industrie du Haut-Saint-Maurice (CCIHSM). Pour la FCCQ et la CCIHSM, le gaz naturel s’inscrit dans un contexte de pensée globale, et dans une logique de transition énergétique et de diminution des GES, notamment dans les pays utilisant toujours le mazout ou le charbon comme principale source d’énergie. «Les consultations à venir permettront d’avoir un meilleur aperçu du projet dans son ensemble. La chambre de commerce s’impliquera activement dans le processus de consultation, afin que l’ensemble des communautés du territoire que nous desservons soient représentées et entendues, précise Karine Rochette. Un projet profitable en est un qui réponde à l’ensemble des préoccupations».