Un groupe à la défense de son bibliothécaire
MUNICIPAL. Une quinzaine de membres des clubs de lecture et d’écriture de la bibliothèque municipale est allée exprimer son désaccord avec le congédiement du directeur de la bibliothèque municipale, Alain Michaud, il y a deux semaines, lors de l’assemblée de mardi du conseil municipal.
« Il aurait été plus approprié que vous engagiez une firme indépendante pour faire les évaluations de tous les postes de cadres que vous avez dit avoir évalués (…) Quand on voit toutes les sommes que vous investissez dans le tourisme, comme le balisage de la rivière, le quai municipal, les événements spéciaux, les études sur le Parc des Trois Sœurs, c’est bien d’investir là-dedans, mais je pense que les citoyens de la ville qui paient des taxes et qui vivent à La Tuque ont le droit de conserver les services que M. Michaud nous offre à la bibliothèque», a lancé une des membres du comité de lecture, Ginette Scarpino.
«N’oubliez pas que ce monsieur était à 4 ans de sa retraite», a-t-elle aussi souligné.
Quant aux dépenses de plus de 300 000 $ attribués en prime de départ des quatre employés qui ont perdu leur emploi, le maire, Normand Beaudoin, a expliqué que cette somme sera payée une seule fois : « Mais nous allons avoir une économie de 315 000 $ d’année en année, cela veut dire que dans cinq ans, on va avoir récupéré 1,5 M$».
Milieu défavorisé
«Je suis déçue, de ma ville, je suis déçue de mes élus», a lancé l’enseignante à la retraite Danielle Roy, pour qui la lecture est la clé de la réussite scolaire. «Ville de La Tuque est considéré par le Ministère comme un milieu défavorisé», a-t-elle aussi plaidé. Selon cette dernière, la fréquentation des bibliothèques est en hausse.
En plus de travailler à conserver le Centre d’études collégiales, le maire a aussi confié que la municipalité avait commencé à étudier un éventuel agrandissement de la bibliothèque. « Depuis deux ans, on n’est plus capable de rien faire, il ne nous reste plus d’argent», a-t-il mis en relief, pointant du doigt à plusieurs reprises les compressions gouvernementales comme en étant responsables.
M. Beaudoin a rappelé qu’en aucun cas, la compétence des personnes qui ont été licenciées n’a été remise en question. « Il a fallu regarder dans l’ensemble de la ville où on pouvait couper certains postes sans trop affecter la population et les services. La bibliothèque va continuer», a-t-il poursuivi.
«De quelle façon prévoyez-vous faire en sorte qu’on ait les mêmes services ? », a demandé l’écrivaine Francine Brunet, nouvelle résidente de La Tuque.
Selon le directeur général Marco Lethiecq, il n’y aura pas de rupture de service. On en saura plus long d’ici à mi-mai sur une réorganisation des tâches à la bibliothèque. « On est en train de regarder avec les employés et la directrice des loisirs et de la culture de quelle façon on va réorganiser l’ensemble des tâches. Certaines idées sont déjà sur la table», a indiqué M. Lethiecq.
Le groupe a demandé le maintien du poste de bibliothécaire, ce à quoi le conseil n’a pas pu obtempérer.