Un grand centre de la formation générale des adultes et de formation professionnelle à Wemotaci

ÉDUCATION. Lorsqu’il a fait connaître son plan de relance économique en mars 2021, le Conseil des atikamekw de Wemotaci (CAW) plaçait la formation au centre de ses préoccupations.

En février dernier, le CAW annonçait la conclusion d’un partenariat avec le Conseil scolaire des premières nations en éducation des adultes (CSPNÉA) pour offrir des cours de formation générale des adultes.

En plus, une série de formations professionnelles ont été mises de l’avant, dont une en assistance à la personne en établissement et à domicile, qui prépare à l’exercice de la profession de préposés aux bénéficiaires ou d’aides familiaux résidents; en plus d’un DEP en opération d’équipement de production, entre autres. Cette dernière formation conduit une cohorte d’une dizaine de résidents de Wemotaci à entrer à l’emploi de l’usine Arbec de Parent et dans les prochains mois, de la future scierie de Wemotaci.

Mais voilà que la pierre angulaire de toute cette série de formations qu’on veut donner aux jeunes adultes atikamekw résidera en un Centre de formation générale des adultes et de formation professionnelle. Un projet de 7,6M$ que Wemotaci envisage de construire avec l’appui de différents partenaires, dont les gouvernements du Québec et du Canada. « On travaille actuellement sur la faisabilité du projet », affirme Maybelline Chilton, directrice du secteur du développement social et de la main-d’œuvre du CAW à L’Écho.

Le projet est déjà couché sur papier et les plans montrent un très bel édifice, fonctionnel, qui répondra aux besoins de la communauté. Le consultant Ralph Cleary fait savoir que le centre de formation comprendra cinq classes pour l’éducation aux adultes, en plus d’une cafétéria et d’un grand local où il sera possible d’organiser de la formation professionnelle. Il donnait comme exemple une récente formation en charpenterie menuiserie, qui aurait très bien pu s’y tenir. L’édifice sera construit à un jet de pierre de l’école secondaire Nikanik, tout près de l’entrée du village.

Le 7 décembre 2021, les membres du Conseil scolaire des Premières Nations en éducation des adultes avaient adopté une résolution pour inclure la communauté de Wemotaci comme membre. « Ils confirment également la communauté comme site d’accueil d’un centre satellite en attendant de devenir un Centre régional Première Nation ».

L’établissement pourrait très bien servir pour les besoins d’autres communautés, mais il vise d’abord à répondre à ceux de Wemotaci.

On vise le début de la construction du bâtiment vers la fin de 2023, si tout se passe comme prévu.

Tout ça ne se fait pas sans raison. En plus de miser sur la formation pour donner à la jeune population de Wemotaci l’occasion d’occuper un emploi, on veut aussi renverser la vapeur : le taux de chômage de la communauté est élevé, contrairement à la moyenne québécoise. Les atikamekw sont souvent identifiés comme une des solutions à la pénurie de main-d’oeuvre. Il fallait trouver une façon de les former, dans leur milieu et en fonction des besoins de leur communauté.

À Wemotaci, on est confiant de voir le projet devenir réalité, bien que toutes les étapes soient loin d’être franchies. La recherche de financement se poursuit.

Maybelline Chilton est formelle : «Ce projet est devenu pour moi un objectif de carrière et un héritage que je souhaiterais laisser à ma communauté».

Elle insiste : les besoins de formations exprimés par la communauté sont grands et représentent la nature même de ce projet de Centre de formation générale des adultes et de formation professionnelle.