Un ex-détenu hébergé au CHSLD sème l’inquiétude

Un individu au passé judiciaire trouble est hébergé au CHSLD de La Tuque depuis le 24 décembre, ce qui génère des inquiétudes de la part d’autres résidants du même étage. Les inquiétudes seraient également partagées par des employés de l’établissement. L’homme avait été incarcéré en raison d’une agression commise sur un enfant. Il a été reconnu coupable d’agression sexuelle et d’atteinte à la pudeur il y a un peu plus de trois ans.

Une plainte a d’ailleurs été acheminée au CIUSSS-MCQ de la part d’une parente d’une usagère, qui s’est dit inquiète.

Dans la lettre, on y apprend que l’individu «a des antécédents à tendance narcissique et psychopathe.»

«Je demande qu’il soit transféré dans un centre adapté à ses comportements […] Je trouve inacceptable qu’il demeure parmi ces résidants à troubles cognitifs, étant donné que la majorité est des femmes. J’ai des craintes et je suis informée qu’il existe un endroit à Trois-Rivières pour hommes seulement, près de la prison où il serait préférable pour tous, d’ailleurs sa famille refuse de le gérer. Il a fait son temps (prison) mais est-il guéri ?» peut-on lire dans la missive obtenue par L’Écho. La personne indiquait effectuer cette démarche non seulement pour sa parente mais aussi pour tous les autres résidants.

Selon ce qu’on nous a raconté, l’individu, en proie à des pertes cognitives, avait d’abord été placé en hébergement au troisième étage, mais à la suite de plaintes sur son comportement, il a été déplacé vers le quatrième étage. «Il y a des personnes qui ont la maladie d’Alzheimer (au 4e étage) et ne peuvent pas se défendre», déplore une autre personne, aussi de façon anonyme. Il aurait effectué des tentatives d’attouchements et des gestes indécents auprès de résidentes ce qui contribuerait à nourrir un sentiment d’insécurité.

On s’explique mal comment l’individu a pu obtenir d’être hébergé dans un établissement à La Tuque car les victimes vivent à La Tuque. Il ne s’en est toutefois pris physiquement à personne et n’a frappé personne.

Une proche de l’individu, qui a tenu elle aussi à conserver l’anonymat, appuie les gens qui expriment des craintes, elle qui ne s’attendait pas à ce que l’individu revienne à La Tuque, mais plutôt dans un établissement spécialisé.

Une évaluation d’abord

Comment expliquer qu’un résident ayant un passé judiciaire générant des craintes soit transféré directement dans un CHSLD après sa sortie de l’établissement de correction ?

Le CIUSSS-MCQ n’a pas voulu commenter ce cas précis. Par contre, on fait savoir que toute personne qui est admise dans un CHSLD a d’abord fait l’objet d’une évaluation professionnelle. L’établissement se base sur des critères pour établir le niveau de perte d’autonomie d’une personne pour établir quel est le meilleur milieu d’hébergement pour elle.

«Si jamais une situation problématique et très particulière survenait, des évaluations professionnelles complémentaires peuvent se faire au niveau psychologique et gérontopsychiatrique», affirme Guillaume Cliche, agent d’information au CIUSSS-MCQ.

Il assure que toute situation problématique rapportée est prise en charge par le centre d’expertise en gérontologie. «On va alors tout mettre en œuvre pour régler cette problématique. Si la gérontopsychiatrie est nécessaire, une demande va être effectuée et la gérontopsychiatre va faire l’évaluation nécessaire. Si l’évaluation par un psychologue doit être faite, ce sera fait. Mais je ne peux pas vous confirmer si ce sera fait dans ce cas-ci», ajoute M. Cliche.

Si une situation problématique peut représenter des risques pour le patient lui-même ou les autres personnes autour, il est aussi possible d’effectuer des changements d’unité, des plans d’intervention et assurer une surveillance accrue.

Le président du comité des résidents, Gérard Desbiens, a confirmé à l’Écho de La Tuque la semaine dernière qu’il a été mis au fait de la situation.

«Le dossier suit son cours, il est rendu à la commissaire aux plaintes», a indiqué M. Desbiens, ajoutant qu’un rapport sera remis. La commissaire aux plaintes du CIUSSS-MCQ n’a pas retourné notre appel.