Un domaine en transformation
INDUSTRIE FUNÉRAIRE . TC Média dresse cette semaine, un bref portrait local de l’industrie de la mort, un domaine qui, comme bien d’autres, vit de profondes transformations.
Propriétaire de la résidence funéraire Perreault et Fils depuis le premier novembre 1988, Pierre Caron vient tout juste de passer le flambeau à son fils Alexandre. C’est un secret de polichinelle que les Caron sont dans l’industrie funéraire depuis 1908, alors que Gaspard Caron, l’arrière-grand-père de Pierre Caron, ouvrait un premier salon dans Kamouraska. Depuis, plusieurs membres de la famille Caron travaillent dans cette profession qui exige respect, sérieux et professionnalisme.
Toujours au service de l’entreprise familiale, Pierre Caron constate que chaque région a sa particularité. C’est le cas de La Tuque.
Des transformations profondes
«Quand j’ai acheté le salon Perreault et Fils, sur une centaine de décès par année, le salon funéraire de mon frère en comptait 5 où on avait demandé la crémation. Ici, c’était 20 sur 100», observe-t-il. C’était plus élevé que le reste du Québec, même à l’époque. 26 ans plus tard, 80 % des personnes décédées avaient opté pour la crémation dans leurs dernières volontés, une hausse considérable.
«Des clients nous disent que c’est plus vite fait ainsi, peut-être est-ce aussi une question d’économie», pense M. Caron. Celui-ci, toutefois, pense que le deuil peut-être plus difficile à réaliser lorsqu’on ne compte que sur une soirée d’exposition et d’échanges avec la famille. Si on recule à il y a vingt ou trente ans, les rites funéraires étaient plus longs. L’exposition en résidence funéraire pouvait durer jusqu’à trois jours. «Maintenant, c’est beaucoup plus court. En quelque sorte, on suit le rythme de vie des gens», relate Pierre Caron.
L’entreprise, comme toutes celles qui oeuvrent dans ce domaine, composera, ces prochaines années, avec le vieillissement de la population, le fait que les baby-boomers, partie importante de la population, vont inévitablement faire hausser le nombre de décès dans les prochaines décennies et les changements de préférences de la population face aux rites funéraires.
Si, de plus en plus, les gens souhaitent des funérailles rapides, souvent le samedi, le fait de les concentrer la fin de semaine fera en sorte que les directeurs de funérailles ne pourront pas toujours être en mesure de pouvoir satisfaire tout le monde, surtout en période où il y aura davantage de décès. Dans cette industrie, on travaille beaucoup les fins de semaines, mais parfois peu en début de semaine.
M. Caron est heureux que son fils, Alexandre, ait pris possession de son entreprise et il lui prête main-forte. Il y voit une excellente relève. «On est chanceux d’avoir une entreprise familiale et de propriété locale à La Tuque, estime Pierre Caron. On est plus près des besoins des gens ».