Un déjeuner à saveur régionale

ÉLECTIONS. Quatre des six candidats à l’élection fédérale ont livré leurs priorités devant les membres de la Chambre de commerce et d’industrie du Haut-Saint-Maurice en vue de l’élection du 19 octobre prochain.

La région a été gravement touchée par la crise forestière, comment comptez-vous renverser la vapeur ?

Pour le candidat Jean Yves Tremblay, le NPD veut appuyer le virage que vit actuellement l’industrie forestière. Il indiquait qu’un gouvernement néo-démocrate effectuerait des investissements stratégiques dans le domaine forestier pour appuyer l’innovation axée sur la durabilité de cette industrie.

« Un gouvernement du NPD investirait 55 M$ dans des installations de fabrication de produits forestiers pour accroître la compétitivité du secteur», a-t-il promis.

Aussi, un gouvernement dirigé par Thomas Mulcair octroierait 40 M$ dans les bio matériaux en bois. Concernant la biomasse et des biocarburants, il a dit vouloir s’assurer «que le projet Vision La Tuque 2023 ait un apport important».

Un gouvernement du NPD va aussi investir 10 M$ pour faire la promotion des produits du bois canadien sur les marchés nord-américains et à l’étranger.

Quant à lui, candidat conservateur, Jacques Grenier, a indiqué que le parti qu’il représente s’est déjà engagé à injecter 10 M$ dans la promotion des matériaux de bois.

«Le Bloc québécois propose qu’il y ait une charte du bois qui garantisse que toutes les instances gouvernementales privilégient le bois canadien, ou québécois, dans la foulée des investissements majeurs qu’il y aura dans le futur», propose pour sa part, Sacki Carignan-Deschamps. Elle poursuivait en disant que la production de bois devrait inclure davantage de retombées pour les premières nations. « Pour l’instant, ils ne sont pas assez partenaires de ce développement-là», faisait-elle observer.

La biomasse pour les biocarburants, certes, mais Mme Carignan-Deschamps perçoit également son utilisation dans les produits cosmétiques, médicaux, de peinture ou encore comestibles.

Quant à lui, le libéral François-Philippe Champagne a évoqué des investissements de 200 M$ par an provenant du plan libéral « pour créer des stratégies sectorielles qui vont favoriser l’innovation et les technologies verte dans des domaines comme la foresterie. Ce sont des sommes qui vont être allouées pour développer des nouvelles technologies dont on a besoin». «On prévoit aussi 100 M$ par année, consacrés aux entreprises que l’on appelle de technologie verte. On veut investir aussi 200 M$ pour soutenir les incubateurs et des accélérateurs d’entreprise ainsi que d’autres formes d’aide aux petites entreprises qui souhaitent développer et exporter», indiquait M. Champagne.

Et la relance de l’économie ?

« Il est prévu, au lendemain de l’élection, que j’aie une table de travail avec les trois députés provinciaux pour qu’on puisse travailler ensemble sur les projets», avance le candidat conservateur, Jacques Grenier. Il préconise également le système de mentorat pour accentuer les projets régionaux.

«Il faut réinventer les produits de la forêt afin de poursuivre l’exploitation de cette ressource de façon durable et rentable. Il faut développer davantage l’industrie touristique (…) et on a un potentiel énorme développer avec que la nation Atikamekw», préconise, pour sa part, le candidat libéral, François-Philippe Champagne.

« Je n’ai pas besoin de vous le dire, c’est insensé qu’en 2015, à 1h30, 2h, 2h30 de Québec, on n’ait pas la téléphonie cellulaire partout sur le territoire ni Internet haute vitesse», a aussi observé M. Champagne.

« La première chose à faire est de nous assurer que les fonds disponibles à l’agence de développement économique du Canada pour nos régions soient entièrement versés à nos régions», fait valoir pour sa part le candidat néo-démocrate, Jean Yves Tremblay. Selon ce dernier, 130 M$ destinés aux régions ont été retournés à Ottawa.

« On l’a dit souvent, le Bloc québécois, c’est le parti des régions», on disait pour sa part Sacki Carignan-Deschamps. Citant les possibilités minières de la région, elle croit que les démarches doivent se poursuivre, en accord avec les élus autochtones.

« Ça fait des années qu’on utilise notre rivière au niveau hydroélectrique et on n’en reçoit pratiquement rien (…) C’est inconcevable», préconise-t-elle. La candidature du Bloc québécois a également abordé l’agriculture nordique comme piste de solution.

Finalement, tous les candidats se sont engagés à assurer une présence régulière dans la région du Haut-St-Maurice.

«Non seulement j’ai l’intention d’ouvrir un bureau à La Tuque, mais j’ai envie d’assurer une présence tournante dans les communautés rurales», a pour sa part promis Sacki Carignan-Deschamps. Plus tard, au cours du forum sur les enjeux Atikamekws, elle a même indiqué que dans son équipe du Haut-Saint-Maurice, il y aurait une personne provenant des Premières nations.

Quant à lui, François-Philippe Champagne s’est engagé à établir une équipe connue avec des gens reconnus dans la communauté. «Les bonnes idées ne viennent pas nécessairement d’Ottawa, mais de la communauté», soutient-il.

« On a besoin d’argent dans la région, je pense que quand on est au pouvoir, les portes s’ouvrent facilement», lance pour sa part le candidat conservateur.