Un champignon et une guêpe pour enrayer l’agrile
ENVIRONNEMENT. Puisque les dommages causés aux arbres par l’agrile du frêne se font en profondeur, il est impossible de les voir. «Une fois qu’on sait que l’arbre est affecté, l’agrile est déjà parti ailleurs», déplore Robert Lavallée, chercheur.
Il existe un insecticide qui peut traiter l’agrile du frêne et son action est de faire mourir les larves présentes sous l’écorce.
S’il y a peu de prédateurs qui s’en prennent à la bestiole, on peut se réjouir de l’action d’un champignon, le Beauvaria Bassiana. Vaporisé, il tue l’agrile du frêne en 5 jours. Importée d’Asie, la guêpe Tetrastichus Planipennisi, l’anéantit également, mais ne pique pas l’humain. Elle a d’ailleurs été introduite dans le sud de de l’Ontario, il y a deux ans, dans le parc de la Gatineau l’an dernier puis dans des secteurs forestiers de la région de Montréal à la fin du mois de mai, faisait savoir M. Lavallée.
La Mauricie se trouve actuellement à l’extérieur de la zone réglementée pour l’agrile du frêne. Robert Lavallée indique que si l’insecte y était trouvé, les autorités municipales devront en aviser le Service canadien des forêts, afin que des mesures soient prises.
Évidemment, en milieu urbain, on a tout avantage à protéger les arbres qui pourraient en être affectés. Dans certaines villes, il y a des rues où on ne retrouve exclusivement que les frênes, qui sont appréciés ne serait-ce que par l’ombre et la protection contre la chaleur qu’ils procurent.
La progression se fait naturellement par l’insecte qui est capable de voler et sur de relatives courtes distances. «Si on le retrouvait cette année à Québec, Trois-Rivières ou La Tuque, c’est que quelqu’un l’aura aidé», pense M. Lavallée.
Et mauvaise nouvelle : ceux qui pensent que les froids intenses que nous avons connus l’hiver dernier aurait pu causer la perte des larves, il semble que celles-ci soient résistante jusqu’à des températures de –35,3 degrés.
Agrile 101
L’agrile du frêne est un coléoptère à coloration vert métallique de la famille des Buprestidae. Originaire d’Asie, il mesure environ 1,5 centimètre et a été aperçu en Amérique du nord pour la première fois en 2002. On pense qu’il y aurait été introduit accidentellement une dizaine d’années auparavant. Les scientifiques du Service canadien des forêts (SCF) estiment que les coûts des traitements, d’enlèvement et de remplacement des arbres affectés par l’agrile du frêne dans les municipalités canadiennes peuvent atteindre 2 milliards de dollars sur une période de 30 ans.